Depuis le mois de juin 2024, les pluies diluviennes se sont intensifiées en Afrique de l’Ouest et du Centre, transformant des terres fertiles en étendues d’eau meurtrières et plongeant des millions de familles dans le désarroi. Les inondations ont, à ce jour, affecté 6,9 millions de personnes, provoquant un exode massif, des pertes humaines, ainsi que des destructions de logements et d’infrastructures. Le Tchad se révèle être l’épicentre de cette crise climatique avec près de 1,9 million de personnes sinistrées, suivi du Niger, du Nigéria et de la République démocratique du Congo (RDC).
Des communautés déplacées et des vies bouleversées
Alors que les rivières continuent de déborder et que les pluies persistent, les déplacements internes atteignent des proportions alarmantes dans plusieurs pays. Au 16 octobre, plus d’un million de personnes avaient déjà quitté leurs foyers, notamment au Nigéria (714 000 déplacés), au Cameroun, au Mali, en Guinée et en Côte d’Ivoire. L’ampleur de cette tragédie n’épargne aucune catégorie sociale, bien que les femmes, les enfants, les personnes âgées et les personnes en situation de handicap soient les plus durement affectées. La perte de moyens de subsistance, l’interruption de l’accès à la terre et aux services essentiels rendent ces populations vulnérables encore plus fragiles face aux crises humanitaires.
Des infrastructures vitales anéanties et une aide complexe à déployer
Les infrastructures routières, les ponts et les réseaux de santé ont été largement endommagés, entravant l’accès à l’aide pour les populations en détresse, en particulier dans les zones enclavées. La destruction des infrastructures de base complique l’acheminement des secours, aggravant ainsi la vulnérabilité des populations déjà démunies et exposées aux risques de protection, notamment ceux liés aux violences en cours dans la région. Dans certaines régions, la crise est telle que plusieurs pays, dont le Niger et le Mali, ont dû retarder la rentrée scolaire.
Des fonds limités face à une demande humanitaire croissante
Les partenaires humanitaires, en collaboration avec les gouvernements locaux, intensifient leurs efforts pour répondre à l’urgence. Le 17 octobre, le Fonds central d’intervention d’urgence (FCIU) avait déjà mobilisé 38,5 millions de dollars pour soutenir les secours dans les zones sinistrées. Cependant, cette aide, bien que substantielle, est insuffisante face à des besoins qui augmentent de jour en jour. Des appels à une mobilisation internationale sont lancés pour garantir des ressources additionnelles, destinées à maintenir la résilience des communautés, restaurer les infrastructures de base et fournir un soutien médical et psychologique aux sinistrés.
Appel à une solidarité mondiale pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre
Alors que les impacts du dérèglement climatique se font de plus en plus ressentir sur le continent africain, la crise des inondations appelle à une prise de conscience collective. La communauté internationale, en collaboration avec les agences humanitaires, est exhortée à accroître son soutien pour faire face à une catastrophe aux proportions inédites. Cette mobilisation est cruciale pour offrir aux populations touchées une issue digne et un espoir de reconstruction dans un contexte de plus en plus imprévisible et vulnérable.
Un avenir incertain qui invite à l’action climatique
Face à ces événements, l’Afrique de l’Ouest et du Centre se retrouvent aux premières lignes du combat pour l’adaptation climatique. Une réponse durable à ces catastrophes naturelles passe par le renforcement des infrastructures, l’aménagement des bassins fluviaux et des plans de résilience adaptés aux risques climatiques. C’est également une opportunité pour les gouvernements et les organisations internationales de coopérer dans la mise en place de solutions innovantes pour prévenir et gérer efficacement les crises climatiques à venir.
MEDD.TV INFO TCHAD VERT
Source : OCHA
Pour en savoir plus, téléchargez le rapport complet de l’OCHA disponible en bas de l’article.
0 commentaires