N’Djamena, 20 décembre 2024 – Le retrait de l’armée française du Tchad continue d’écrire une page marquante de l’histoire de la coopération militaire entre les deux nations. Ce jour, vendredi 20 décembre a midi, 120 soldats français ont quitté la capitale tchadienne à bord d’un Airbus A330 Phoenix MRTT, rejoignant la France dans une opération hautement symbolique.
Cette phase de départ, orchestrée sous les yeux des autorités militaires tchadiennes, dont le Chef d’état-major général des armées, met en lumière une transition stratégique.
En effet, la présence des hauts responsables tchadiens lors de cet événement témoigne de l’importance des liens établis durant des décennies de partenariat dans le domaine de la sécurité.
Des équipements militaires en préparation pour un rapatriement massif
Outre le départ des soldats, le retrait se matérialise par l’évacuation progressive des matériels militaires français. À l’aéroport militaire de N’Djamena, des tonnes d’équipements sont soigneusement conditionnées en vue de leur transfert. Un avion Antonov 124 est attendu pour procéder à ces livraisons dans les jours prochains.
De plus, des véhicules militaires issus des bases françaises de Faya Largeau, Abéché et N’Djamena seront transportés vers la France par voie maritime. Le port de Douala, au Cameroun, servira de point de transit, avec un délai estimé à trois semaines pour les convois maritimes.
Un retrait stratégique au cœur des enjeux régionaux
Ce retrait intervient dans un contexte où la France réévalue ses engagements militaires en Afrique, marquant ainsi un tournant dans sa politique étrangère. La réduction de sa présence militaire, amorcée il y a plusieurs années, reflète une volonté de redéfinir son rôle sur le continent, tout en restant attentive aux dynamiques sécuritaires régionales.
Pour les observateurs, ce départ sera suivi de près, car il soulève des questions sur la continuité de la lutte contre les menaces transnationales, notamment le terrorisme. Néanmoins, les autorités françaises et tchadiennes insistent sur la préservation d’une coopération stratégique, adaptée aux nouveaux défis de la région.
Avec ce départ, le Tchad, acteur clé de la stabilité en Afrique centrale, entre dans une nouvelle phase où il devra renforcer ses capacités autonomes tout en repensant ses alliances. Quant à la France, elle amorce une transition délicate, symbolisant une révision de ses priorités militaires en Afrique.
Ce retrait marque donc une étape charnière, non seulement dans l’histoire militaire franco-tchadienne, mais aussi dans celle des relations internationales en Afrique.
Source 📷 : Ministère des armées du Tchad
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