Les associations et partis politiques Tchad Ma Patrie, Coordination Les Patriotes, et le Parti Panafricain du Tchad ont tenu une conférence de presse ce jeudi 11 janvier 2025, au Centre d’Initiatives et de Formation pour le Développement (CIFOD) de Farcha. Cette rencontre avait pour objectif de réaffirmer leur soutien au président de la République dans sa décision de mettre fin à l’accord militaire avec la France. Ils l’encouragent à privilégier des partenariats « sincères » et mutuellement avantageux.
Après plusieurs décennies de présence militaire française au Tchad, les bases commencent à être transférées à l’armée nationale tchadienne. Ce samedi, la base militaire d’Abéché, située dans la région du Ouaddaï, a été officiellement rétrocédée. Conformément à la décision présidentielle, l’armée française dispose d’un délai allant jusqu’au 31 janvier 2025 pour fermer toutes ses bases sur le territoire tchadien.
Cette rupture des accords militaires avec l’ancienne puissance coloniale, annoncée par le président Mahamat Idriss Deby, est saluée par les partis Tchad Ma Patrie, Parti Panafricain du Tchad, et Coordination Les Patriotes. Lors de la conférence de presse, ces partis ont insisté sur l’importance historique de cette décision, la qualifiant de tournant majeur dans les relations entre le Tchad et la France.
Dans son allocution liminaire, Mahamat Nour Saleh, président du parti Tchad Ma Patrie, a évoqué le sort tragique de leaders panafricanistes tels que Patrice Lumumba et Mouammar Kadhafi, qui ont défié les puissances coloniales, mais ont payé de leur vie cet engagement. Selon lui, le peuple tchadien est désormais prêt à se mobiliser pour soutenir le président face à toute tentative de déstabilisation.
Il a également adressé un message au président français Emmanuel Macron, rappelant que la liberté dont jouit la France aujourd’hui est en partie due au sacrifice des soldats africains, notamment tchadiens, lors des guerres mondiales. Il a souligné que le peuple tchadien refuse désormais de continuer à subir l’exploitation, la manipulation et les conflits orchestrés par la France pour piller les ressources africaines.
Lors de la session de questions-réponses, des journalistes ont soulevé plusieurs interrogations, notamment sur la capacité du Tchad à rejoindre l’Alliance des États du Sahel (AES) ou à garantir sa sécurité et son développement économique après le départ des forces françaises.
En réponse, les panelistes ont assuré que cette rupture n’entraverait pas le développement du pays. Selon eux, les bases militaires françaises ne servaient qu’aux intérêts de la France. Danibet Doudet, l’un des intervenants, a encouragé les Tchadiens à relever ce défi en exploitant les terres rétrocédées et en travaillant pour atteindre l’autosuffisance alimentaire, citant l’exemple du Burkina Faso, qui a fait des avancées significatives après sa rupture avec la France sur tous les plans.
KMM
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