Le nouveau projet d’accord à la COP28 préparé par les Émirats arabes unis a été rendu public ce lundi à la veille de la clôture prévue de la conférence de l’ONU. Le texte appelle notamment à la « réduction à la fois de la consommation et de la production des énergies fossiles d’une manière juste, ordonnée et équitable, de façon à atteindre zéro net (neutralité carbone) d’ici, avant ou autour de 2050, comme préconisé par la science ».

A propos, les Émirats proposent un compromis sur les fossiles jugé « insuffisant » par l’UE et des ONG. Le président émirati de la 28e conférence de l’ONU sur le climat a proposé lundi une voie médiane pour la réduction des énergies fossiles dans le monde, à la grande déception des pays et des ONG qui attendaient un appel clair à la « sortie » du pétrole, du gaz et du charbon responsables du réchauffement planétaire.

Le nouveau texte appelle à la « réduction à la fois de la consommation et de la production des énergies fossiles d’une manière juste, ordonnée et équitable, de façon à atteindre zéro net (neutralité carbone, NDLR) d’ici, avant ou autour de 2050, comme préconisé par la science ». Mais il ne mentionne plus le mot de « sortie » des énergies fossiles. Et il inclut désormais tout un menu de vœux du camp des pays producteurs ou exportateurs de pétrole, comme la mention des technologies balbutiantes de captage et de stockage du carbone, exigées par eux pour continuer à pomper des hydrocarbures.

Le terme « sortie » des énergies fossiles n’a pas fait mention presque durant le débat. C’est une désolation pour Le réseau d’ONG Climate Action Work (CAN), qui représente plus d’un millier d’associations, s’est empressé de le pointer du doigt que le dernier texte « représente une régression importante par rapport aux versions précédentes ». « De façon stupéfiante, il n’inclut plus de formule explicite sur la sortie des énergies fossiles », souligne-t-il.

A leurs tours, L’Union européenne et la France ont jugé le projet d’accord « insuffisant », appelant à renforcer l’ambition pour sortir des énergies fossiles. « Ce texte, il est insuffisant, insuffisant. Il y a des éléments qui ne sont pas acceptables en l’état », a déclaré la ministre française Agnès Pannier-Runacher à Dubaï.

Quelques minutes plus tard, la ministre espagnole Teresa Ribera, représentant l’Union européenne, a également jugé le texte « clairement insuffisant ». Les États-Unis ont appelé de leur côté à « renforcer fortement » le projet d’accord.

Ce derniers, ce disent incomprise « Nos voix ne sont pas entendues » et le projet de texte proposé lundi à la COP28 est « totalement insuffisant » sur la question des énergies fossiles, a pour sa part dénoncé Cedric Schuster, qui préside l’alliance des petits États insulaires (Aosis). « Il semble que plusieurs autres parties ont bénéficié d’un traitement préférentiel, compromettant la transparence et l’inclusivité du processus », a précisé le ministre samoan.

Il reste juste quelques heures à ce que les délégués du monde entier décident sur un accord commun sur la question des énergies fossiles et le réchauffement climatique.