Bakou, 24 novembre – Après deux semaines de négociations intenses et souvent stériles, la COP29 s’est achevée ce dimanche dans la capitale azerbaïdjanaise sur un accord qualifié de « grossier et insuffisant » par de nombreux observateurs. Les pays développés se sont engagés à mobiliser 300 milliards de dollars par an d’ici 2035 pour aider les pays en développement à faire face au changement climatique.
Cet engagement financier, qui vise à soutenir les nations les plus vulnérables dans leur transition énergétique et leur adaptation aux impacts climatiques, est loin de faire l’unanimité. Bien que cette somme soit la plus importante jamais promise dans le cadre d’une COP, elle ne répond pas aux attentes des pays en développement, qui réclament une action immédiate face à des catastrophes climatiques qui s’intensifient.
Un Accord Tardif et Jugé Insuffisant
L’accord signé à Bakou prévoit que les 300 milliards de dollars annuels commenceront à être versés à partir de 2035, soit dans une décennie. Ce délai est perçu comme une trahison par de nombreux pays africains, asiatiques et insulaires, qui subissent déjà des pertes humaines et économiques dues aux sécheresses, inondations et tempêtes exacerbées par le réchauffement climatique.
Des Objectifs Louables, mais des Moyens Contestés
Les fonds alloués visent principalement trois objectifs :
1. Transition énergétique : aider les pays à se détourner des énergies fossiles comme le charbon, le pétrole et le gaz.
2. Adaptation climatique : financer des infrastructures résilientes pour faire face aux futures catastrophes climatiques.
3. Réparation des pertes et dommages : indemniser les pays pour les dégâts déjà subis, notamment à cause des conditions météorologiques extrêmes.
Cependant, le mécanisme de financement reste flou. Les contributions se feront sous forme de dons, de prêts et de partenariats avec des institutions financières privées, mais aucun détail précis n’a été donné sur la répartition ou les conditions d’accès aux fonds.
Un Avenir Incertain pour les Pays Africains
Le Tchad, l’un des pays les plus touchés par le changement climatique, illustre parfaitement les défis auxquels sont confrontées les nations en développement. Récemment, le pays a subi une catastrophe humanitaire sans précédent due à des sécheresses prolongées et des inondations massives. Malgré les promesses, le Tchad et d’autres pays africains craignent que les fonds promis soient insuffisants pour répondre à l’urgence de la situation.
Un Signal pour Mobiliser d’Autres Acteurs
Malgré les critiques, certains négociateurs espèrent que cet accord enverra un signal fort pour mobiliser des financements additionnels, notamment auprès des banques multilatérales de développement et des investisseurs privés.
Conclusion : Une COP29 Sous le Signe de la Déception
Si la COP29 a permis d’obtenir un accord, celui-ci est perçu comme une réponse tardive et insuffisante face à l’urgence climatique. Les pays en développement, qui espéraient un véritable changement, repartent avec un sentiment d’amertume. La prochaine décennie sera décisive : la réussite de cet accord dépendra de la volonté des pays riches de transformer ces promesses en actions concrètes.
Les espoirs reposent désormais sur les prochaines COP pour combler les lacunes et accélérer la transition vers un avenir plus équitable et durable.
0 commentaires