Crise au Sud du Tchad : entre violences intercommunautaires et catastrophes naturelles, les populations en détresse

Ecrit par MEDD TV INFO

juillet 11, 2025

N’Djamena, juillet 2025 — Le Bureau de la Coordination des Affaires Humanitaires des Nations Unies (OCHA) au Tchad a publié son aperçu de la situation humanitaire au Sud du pays pour la période d’avril à juin 2025, faisant état d’une détérioration préoccupante des conditions de vie dans plusieurs localités, frappées de plein fouet par des tensions intercommunautaires meurtrières et des intempéries dévastatrices.

Violences intercommunautaires : le drame se répète

Deux affrontements particulièrement sanglants ont secoué la région en moins de deux mois.

  • Le 14 mai 2025, dans la localité de Mandakaou, située dans le Logone Occidental, une flambée de violences intercommunautaires a coûté la vie à 42 personnes, fait 6 blessés graves, et provoqué le déplacement de plus de 4 000 personnes vers Oregomel, dans le Mayo-Kebbi Ouest.
  • Cinq cents autres personnes, en majorité des femmes et des enfants, ont trouvé refuge à Keuni, à environ 7 km de Mandakaou, dans des conditions précaires.
  • Moins d’un mois plus tard, le 19 juin, Oregomel a été à son tour théâtre de violences, entraînant 18 morts, 17 blessés, ainsi que l’incendie de nombreuses habitations et biens.

Ces épisodes de violence soulignent l’extrême fragilité du tissu social et les tensions persistantes entre communautés, souvent exacerbées par la compétition pour les ressources naturelles et les pâturages.

Inondations et vents violents : la nature s’en mêle

Parallèlement à ces violences, les régions du Sud ont été frappées par des pluies torrentielles accompagnées de vents violents, aggravant une situation déjà critique. De nombreuses habitations ont été endommagées ou emportées, laissant des centaines de familles sans abri.

Ces phénomènes météorologiques extrêmes, de plus en plus fréquents, témoignent des effets concrets du changement climatique sur les populations les plus vulnérables du Tchad.

Réponse humanitaire encore insuffisante

Face à cette double crise, les autorités tchadiennes ont annoncé une assistance d’urgence composée de 700 colis de vivres et non-vivres. Si cette initiative représente un soulagement ponctuel, elle reste largement insuffisante au regard des besoins criants exprimés sur le terrain.

Les acteurs humanitaires, déjà mobilisés dans d’autres régions du pays, appellent à un renforcement de la coordination, une mobilisation accrue des ressources, et surtout à des mesures préventives durables pour éviter l’escalade des conflits et mieux anticiper les catastrophes climatiques.


En somme, le Sud du Tchad traverse une période critique, à la croisée de crises sociales, sécuritaires et climatiques. Les communautés locales, premières victimes de ces fléaux, appellent à l’aide, tandis que les humanitaires tirent la sonnette d’alarme. Sans action urgente, les mois à venir pourraient être encore plus éprouvants pour les populations affectées.

MEDD TV INFO TCHAD VERT

source : Ocha.

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