La sortie de Yamita vice-président du judo : Propos malvenus et déconnectés de la réalité sportive
Le Tchad vient de graver une page mémorable de son histoire sportive en raflant neuf médailles – dont cinq en or – lors de la première édition des Jeux Africains Scolaires, tenue à Alger. Cette performance, saluée avec fierté par le Président du Comité Olympique et Sportif Tchadien (COST), le Général Idriss Dokony Adiker, marque un tournant décisif pour le sport tchadien sur le plan continental. Mais derrière l’euphorie de cette réussite inédite, des tensions internes sont venues tempérer l’élan collectif, remettant en cause l’unité nécessaire à la consolidation de ces acquis. Entre reconnaissance méritée et querelles internes
Le succès enregistré à Alger a été l’occasion pour le COST d’afficher un leadership structurant, axé sur le soutien logistique, la préparation technique, et l’accompagnement à long terme des jeunes athlètes. Le Général Idriss Dokony Adiker a tenu à rappeler que ces résultats ne sont pas le fruit du hasard, mais le résultat d’un travail rigoureux mené sur plusieurs mois : centres d’entraînement spécialisés à Dakar, Alger et Madrid, bourses de formation à l’international, encadrement psychologique et technique — un dispositif sans précédent dans l’histoire du sport tchadien.
Cependant, dans une déclaration surprenante, le vice-président de la Fédération tchadienne de judo a attribué tout le mérite à l’ancien bureau du COST (2017-2021) et à son président sortant, Me Djarma, auteur d’une convention de partenariat avec un centre d’entraînement espagnol. Ce partenariat aurait, selon lui, été la pierre angulaire de cette performance.
D’abord c’est un exploit collectif salué à tous les niveaux. Mais ,Il faut rappeler que lors d’un point de presse tenu ce samedi 09 août 2025, le Président du COST, Général Idriss Dokony Adiker, a exprimé sa fierté face à cette réussite nationale :
« C’est un moment historique pour le sport tchadien. Ces jeunes ont démontré que le Tchad peut rivaliser avec les meilleures nations du continent, même à un niveau scolaire. »
Ce résultat exceptionnel est le fruit d’un travail combiné entre les fédérations sportives, les entraîneurs, le COST, et surtout le dévouement sans faille des jeunes athlètes. Des centres d’entraînement en Espagne, au Sénégal, en Algérie, et bientôt au Nigeria, ont été mobilisés pour leur assurer un encadrement digne des standards internationaux.
Aujourd’hui, chaque médaillé bénéficie d’une bourse de formation à l’étranger, preuve tangible de la continuité de l’engagement.
Entre reconnaissance méritée et querelles internes
S’il est vrai que le développement sportif s’inscrit dans une continuité institutionnelle, il serait réducteur — voire injuste — de vouloir effacer les efforts fournis par l’actuel bureau exécutif du COST. Comme on doit rappelé que : Le COST est une institution, pas une personne. Il est normal que les anciens aient posé des jalons, mais c’est un devoir d’aller au bout du processus. Les médailles reviennent d’abord aux athlètes, ensuite à l’encadrement, aux fédérations et à l’organisation et surtout au pays.
Le mérite individuel, dans un cadre aussi collectif que le sport, ne devrait jamais primer sur la reconnaissance du travail d’équipe. Toute structure bien gérée se construit sur des bases antérieures, mais les fruits récoltés aujourd’hui témoignent également de l’efficacité de la gouvernance actuelle. D’ailleurs, plusieurs athlètes, à l’image de la jeune Migueyam Esther, ont publiquement exprimé à leur arrivée à l’aéroport, leur gratitude envers le COST pour leur encadrement et leur soutien .
Reconnaissance et polémique : le mérite est-il une affaire d’individus ou d’institution ?
Malgré l’unité apparente, une prise de parole du vice-président de la Fédération Tchadienne de Judo a jeté un froid dans l’opinion. Selon lui, le mérite principal reviendrait à l’ancien bureau du COST (2017-2021) dirigé par Me Djarma, auteur de la convention ayant permis l’envoi d’athlètes dans des centres de formation européens.
Si cette déclaration reconnaît l’apport des anciens dirigeants, elle a également été perçue comme une tentative de minimiser l’implication actuelle du COST.
À cela s’ajoutent des déclarations polémiques, notamment celles du vice-président de la Fédération tchadienne de judo, qui a minimisé la portée des médailles remportées lors des Jeux Scolaires. Une position et une posture que le président Idriss Dokony Adiker a fermement dénoncée, rappelant l’importance symbolique et morale que représente une médaille pour tout athlète, quel que soit le niveau de compétition et n’a pas tardé à recadrer :
« C’est normal s’il trouve que c’est pas important parce qu’il ne connaît rien au sport. Pour un athlète, s’il a été athlète, une petite médaille, quelle qu’elle soit, c’est très important. s’il était sportif, il saurait, s’il était athlète, il saurait l’importance d’avoir une médaille au cou. C’est une raison de plus que ces gens n’ont aucun intérêt pour le sport. »
Donc Il est normal que ceux qui n’ont jamais pratiqué de sport ne comprennent pas la valeur d’une médaille. Ces propos sont un affront aux efforts des athlètes et aux structures qui les soutiennent.
En ce qui concerne la Fédération scolaire et universitaire, sur les 122 membres qu’elle compte, l’Afrique en regroupe une trentaine, mais le Tchad n’en fait pas partie. Par ailleurs, le karaté n’est pas membre du Comité international olympique (CIO), et la Fédération tchadienne de karaté n’est donc pas reconnue comme une fédération olympique. Le karaté n’étant pas une discipline olympique, il n’est pas pertinent de parler de problèmes liés au mouvement olympique dans ce contexte. Si on ne fais pas partie d’une fédération olympique, on ne peux pas évoquer des questions relevant du cadre olympique.
La question de la légitimité et de la reconnaissance internationale
Dans ce climat de tension, le COST met en garde contre les discours illégitimes émanant de fédérations non reconnues par le CIO, ou de groupes en dépassement de mandat, comme certaines fédérations de judo, karaté, lutte, tennis ou escrime, qui n’ont pas respecté les normes électorales en vigueur.
Il est également souligné que certaines disciplines ne sont pas reconnues comme olympiques, et que leurs représentants n’ont aucun droit décisionnel au sein du COST. Par conséquent, leurs revendications ou mémorandums sont juridiquement et sportivement caduques.
La présence à N’Djamena de figures majeures du sport africain, notamment le Président de l’ACNOA, M. Mustapha Berraf, et de son trésorier aussi membre du CIO lors de l’Assemblée Générale du COST, confirme de manière indiscutable la légitimité du bureau dirigé par Idriss Dokony Adiker.
Aucun doute n’a été émis, ni aucune reconnaissance accordée à d’éventuelles structures parallèles autoproclamées.
Le bureau actuel a aussi reçu la reconnaissance légale du ministre de la jeunesse et des sports Maïdé Hamit Lony qui a pris part à l’assemblée générale du comité olympique sport tchadien (COST) .
Le rôle du COST : une mission au-dessus des querelles
Le Comité Olympique et Sportif Tchadien, en tant qu’institution à personnalité morale, a pour mission de représenter, soutenir et promouvoir les intérêts des sportifs tchadiens sur la scène internationale. Il est une structure continue, indépendante des personnalités qui la dirigent. Ainsi, que ce soit sous la présidence de Me Djarma ou du Général Dokony Adiker, c’est la vision du développement durable du sport tchadien qui doit primer.
Les prises de position visant à polariser le mérite ne font que nuire à l’image du sport national. En insistant sur la paternité d’une victoire collective, certains acteurs semblent oublier l’essentiel : les résultats parlent d’eux-mêmes. Le COST actuel ne revendique pas une œuvre personnelle, mais une action institutionnelle qui a permis aux jeunes athlètes d’exceller.
Une polémique qui divise, mais ne doit pas freiner l’élan
La déclaration du vice-président de la Fédération tchadienne de judo, qui a minimisé l’importance des médailles remportées, a suscité de vives réactions. Pour le président du COST, cette sortie reflète une incompréhension profonde de la culture sportive :
« Pour un athlète, chaque médaille compte. Dire que ce n’est pas important, c’est prouver qu’on n’a jamais porté de dossard au coude »
Ces divergences ne doivent toutefois pas faire dévier l’objectif principal : l’essor du sport au Tchad. Le COST, en tant qu’organe central, ne peut se permettre de sombrer dans les luttes d’ego et les intérêts personnels. Il doit rester un lieu de convergence et non de division.
Vers un apaisement nécessaire : le sport avant tout
Il est temps de clore cet épisode qui, au lieu d’honorer la nation, jette une ombre sur une réussite collective. Seule la voie du dialogue, du respect des statuts et de l’intérêt général permettra au sport tchadien de continuer sur cette lancée. Car in fine, ce ne sont ni les anciens ni les nouveaux dirigeants qui montent sur les podiums — ce sont les athlètes.
Donc on peut comprendre que Le COST, ce ne sont pas des noms, c’est une vision, un travail, un engagement commun pour les sportifs, les fédérations, et le drapeau tchadien.
En conclusion : Tirer les leçons, poursuivre la dynamique
La performance du Tchad à Alger est une victoire à célébrer, à valoriser et à consolider. Au-delà des débats internes, elle révèle un potentiel immense, encore trop souvent sous-estimé. Pour que cette dynamique soit durable, il faut impérativement que les responsables sportifs dépassent les querelles de personnes pour bâtir une institution forte, tournée vers les résultats et le progrès.
Le sport est censé être un facteur d’unité, de paix et de développement. Les récentes tensions au sein du milieu sportif tchadien sont donc regrettables. Elles risquent d’affaiblir les efforts de plusieurs années et de décourager des jeunes qui voient en la pratique sportive un avenir meilleur.
Le Tchad a besoin d’une institution sportive forte, unifiée et respectée, capable d’asseoir son autorité tout en intégrant la contribution de chacun dans le respect des textes.Si la performance de ces jeunes champions tchadiens aux Jeux Scolaires Africains doit être célébrée, elle doit aussi servir de point de départ pour restaurer la confiance, le dialogue et l’unité au sein de la famille sportive tchadienne.
Le COST actuel, reconnu sur les plans national et international, doit rester l’unique autorité habilitée à diriger et représenter le sport tchadien dans toutes ses dimensions. Pour cela, chacun doit connaître sa place, respecter les textes, et œuvrer pour l’intérêt général du sport, au-delà des intérêts personnels ou politiques.
Le sport tchadien a prouvé qu’il pouvait rêver grand. À chacun désormais d’en être digne.
Le message est clair : glorifions les performances, non les querelles. Félicitons les athlètes, les entraîneurs, les fédérations, et travaillons ensemble pour bâtir l’avenir du sport tchadien.

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