N’Djamena, 25 novembre 2024 – Le Conseil constitutionnel a tenu ce lundi une audience solennelle pour dévoiler les listes définitives des candidats en lice pour les élections législatives prévues le 29 décembre prochain. Une étape cruciale dans le processus électoral qui n’a pas échappé aux polémiques.
Au total, 1 329 candidats ont été validés pour concourir, parmi lesquels 37,40 % sont des femmes, un chiffre encourageant pour la représentation féminine. Toutefois, la disqualification de figures majeures, notamment Mahamat Zen Bada, secrétaire général du Mouvement Patriotique du Salut (MPS), a marqué cette annonce et enflammé le débat public.
Plusieurs poids lourds politiques ont vu leur candidature rejetée par l’Agence Nationale de Gestion des Élections (ANGE) pour des raisons de « moralité douteuse ». Parmi eux :
Mahamat Zen Bada, secrétaire général du MPS,Djibert Younous,Mariam Djimet Ibet et Foullah Brahim Wang-Laouna Norbert.
Ces rejets ont suscité des contestations. Zen Bada et Djibert Younous ont saisi le Conseil constitutionnel pour annuler la décision de l’ANGE, arguant que leurs dossiers étaient conformes. Cependant, le Conseil a confirmé leur exclusion, affirmant que l’ANGE avait correctement apprécié les faits.
En revanche, deux autres candidats initialement écartés, Mariam Djimet Ibet et Foullah Brahim Wang-Laouna, ont été réintégrés par le Conseil. Les accusations de « moralité douteuse » portées contre eux ont été invalidées, rétablissant ainsi leur candidature.
Mahamat Zen Bada : Une Exclusion Qui Fait Débat
L’exclusion de Mahamat Zen Bada, figure incontournable du MPS, a provoqué un tollé médiatique et politique. Des voix s’élèvent pour dénoncer une décision motivée par des pressions politiques, tandis que d’autres y voient une avancée significative dans l’application stricte des lois électorales.
Des rumeurs évoquent des interventions potentielles du Président de la République pour réintégrer Zen Bada dans la course, mais aucune preuve concrète n’a émergé. Une source anonyme rapporte que des pressions auraient été exercées sur l’ANGE et le Conseil constitutionnel, menaçant de provoquer des démissions au sein des institutions concernées.
Cependant, cette hypothèse a été balayée par le Conseil constitutionnel, qui a confirmé sans équivoque la décision de l’ANGE. Le président du Conseil, Me Jean-Bernard Padaré, a déclaré :
« C’est à bon droit que l’ANGE a conclu au rejet de sa candidature (…) L’ANGE a fait une bonne appréciation des faits. »
Une Étape Cruciale dans l’Histoire Électorale du Tchad
Malgré les tensions, cette liste définitive marque une avancée notable dans le renforcement de l’état de droit au Tchad. L’exclusion de figures influentes comme Mahamat Zen Bada est perçue par certains comme un signal fort d’indépendance des institutions électorales, même face à des personnalités puissantes.
Cependant, des défis subsistent, notamment la perception de partialité dans l’application des critères d’éligibilité. Certains observateurs craignent que ces exclusions ne creusent davantage les divisions politiques à l’approche du scrutin.
Alors que le pays s’apprête à voter le 29 décembre, l’attention est désormais tournée vers la campagne électorale et les stratégies des partis. Les résultats de ces législatives seront déterminants pour l’avenir politique du Tchad, notamment dans le cadre de la transition démocratique en cours.
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