Colloque international sur la lutte contre les discours de haine, couplé au 30ᵉ anniversaire de la HAMA
N’Djaména, 1er septembre 2025 – La Haute Autorité des Médias et de l’Audiovisuel (HAMA) organisera, du 25 au 27 septembre 2025 à N’Djaména, un Colloque international sur le thème : « Les mécanismes de lutte contre les discours de haine : état des lieux et perspectives », en marge de la commémoration de son 30ᵉ anniversaire. L’annonce a été faite ce lundi 1er septembre 2025 par la Présidente de la HAMA et Vice-présidente en exercice du Réseau des Instances Africaines de Régulation de la Communication (RIARC), Mme Halimé Assadya Ali, lors d’un point de presse tenu à l’hôtel Radisson Blu de N’Djaména.
Un rendez-vous inscrit dans la dynamique du RIARC
La Présidente de la Haute Autorité des Médias et de l’Audiovisuel (HAMA) Halimé Assadya Ali a souligné que ce Colloque s’inscrit dans le cadre de la mise en œuvre du plan d’action biennal 2024-2026 du RIARC, dont la HAMA assure la vice-présidence depuis novembre 2024. Créé en 1998 à Libreville, le RIARC regroupe 37 instances africaines de régulation de la communication et se veut un espace d’échanges et de concertation pour renforcer la coopération entre régulateurs du continent.
« Le choix de la HAMA d’organiser un Colloque sur la problématique de la lutte contre les discours de haine, qui met à mal la coexistence des populations à travers le monde et particulièrement en Afrique, n’est pas fortuit », a-t-elle expliqué.
Elle a rappelé que le Tchad a été durement marqué par les conséquences de la guerre civile de 1979, des conflits armés successifs et des fractures communautaires ayant entraîné
« repli communautaire, stigmatisation, conflits intercommunautaires et post-électoraux, souvent alimentés par des discours de haine, amplifiés par les médias et les réseaux sociaux ».
Un espace de dialogue et de partage
Le Colloque de N’Djaména réunira régulateurs africains, acteurs des médias, universitaires, leaders d’opinion, responsables institutionnels ainsi que des plateformes numériques.
« Ce sera une occasion pour dialoguer, partager nos expériences et identifier ensemble des stratégies concrètes pour mieux lutter contre les discours de haine dans nos pays », a indiqué Mme Halimé Assadya Ali.
Elle a insisté sur le rôle des médias dans la prévention de ces dérives :
« Les médias ont un rôle essentiel à jouer, notamment en s’abstenant de relayer les discours de haine et en contribuant, par l’information et la sensibilisation, à la promotion d’une culture de paix et de tolérance. »
Trente ans de régulation médiatique
La Présidente a rappelé que ce rendez-vous coïncide avec le 30ᵉ anniversaire de la HAMA, héritière du Haut Conseil de la Communication (HCC) créé en 1994 après la Conférence nationale souveraine. Le HCC, puis la HAMA, ont été les pionniers de la libéralisation du paysage médiatique tchadien, jusque-là limité aux médias publics.
Depuis la loi 32 de 2018, la HAMA couvre désormais l’ensemble du secteur, de la presse écrite à la presse en ligne, en passant par l’audiovisuel.
« En trente ans d’existence, la HAMA a certes atteint sa pleine maturité, mais il lui reste encore beaucoup de défis à relever. Aujourd’hui, notre vision repose sur le triptyque : dialogue, conseil et encadrement », a-t-elle affirmé.
Appel aux médias et reconnaissance aux autorités
Mme Halimé Assadya Ali a exhorté les médias nationaux à s’impliquer activement dans la réussite de ces événements :
« L’organisation et la réussite de ces deux événements ne peuvent se faire sans votre implication, sans votre accompagnement. »
Elle a également adressé ses remerciements au Président de la République, le Maréchal Mahamat Idriss Déby Itno, pour
« le Très Haut parrainage et le soutien apporté à l’organisation de ce Colloque », saluant « l’engagement des plus hautes autorités du pays à redonner à la presse nationale ses lettres de noblesse ».
En clôture, la Présidente a réaffirmé sa conviction :
« Le Comité d’organisation est instruit à travailler main dans la main avec l’ensemble des médias nationaux pour que les travaux de ce Colloque soient, pour les Instances de régulation et les médias, aussi enrichissants qu’inspirants.»
0 commentaires