Presse et Régulation : Une Nouvelle Ère de Dialogue S’ouvre entre la HAMA et les Médias Tchadiens »

Ecrit par MEDD TV INFO

juillet 31, 2025

N’Djaména, 31 juillet 2025 – Ministère des Affaires Étrangères

Dans une atmosphère empreinte de franchise et d’espoir, la Haute Autorité des Médias et de l’Audiovisuel (HAMA) a tenu ce jeudi à N’Djaména une journée d’échanges et de dialogue inédite avec les responsables de la presse nationale. Organisée et entièrement financée par l’institution, cette rencontre vise à restaurer la confiance, clarifier les textes régissant le secteur et jeter les bases d’une collaboration plus saine entre les organes de presse et l’organe de régulation.

Un climat de dialogue pour dépasser les incompréhensions

La cérémonie s’est ouverte par les mots de bienvenue du Secrétaire Général de la HAMA, M. Félicien Alladoum Radingaye, qui a rappelé la nécessité d’un dialogue constructif pour dissiper les malentendus accumulés ces dernières années entre la HAMA et certains acteurs médiatiques.

Le moment fort de la journée fut la leçon inaugurale de Mme Halimé Assadya Ali, présidente de la HAMA, autour du thème central :

« Régulation des médias : missions, attributions et vision de la HAMA ».

D’emblée, elle a planté le décor :

« La HAMA et la presse, c’est la même famille. Et dans une famille, quand il y a des incompréhensions, des divergences, on s’assoit et on dialogue pour les aplanir. »

Elle a souligné la volonté de son institution de passer d’une logique de sanction à celle de dialogue, de conseil et d’accompagnement. Cette journée ne se voulait donc pas un simple colloque institutionnel, mais un acte fondateur d’un nouveau pacte moral et professionnel entre la HAMA et les médias tchadiens.

Dans son mot d’ouverture, la présidente de la HAMA est revenu sur l’évolution historique de l’institution, rappelant sa genèse en 1994 et son ancrage dans l’héritage de la Conférence Nationale Souveraine. Il a reconnu que le chemin parcouru n’a pas toujours été sans heurts :

« Le paysage médiatique a évolué, la technologie a avancé, mais les pratiques n’ont pas toujours suivi, entraînant parfois des incompréhensions. »

Rappels historiques et enjeux contemporains

Créée sur les cendres du Haut Conseil de la Communication (HCC) mis en place en 1994 à la suite de la Conférence Nationale Souveraine, la Haute Autorité des Médias et de l’Audiovisuel (HAMA ) a hérité d’un contexte sociopolitique en mutation constante. Si le paysage médiatique tchadien s’est étoffé, les défis structurels demeurent : précarité économique des entreprises de presse, déficit de formation, méconnaissance des textes législatifs, difficultés d’accès aux sources d’information…

D’où la pertinence de cette rencontre. Comme l’a rappelé Mme Assadya Ali, la HAMA, en tant qu’autorité de régulation, veut garantir la liberté d’expression tout en exigeant le respect des normes déontologiques et juridiques :

« Nous avons à cœur la formation des journalistes pour construire une presse dynamique, professionnelle et responsable. Nous nous engageons aussi à plaider pour une augmentation de l’aide publique à la presse. »

Des communications techniques pour renforcer la profession

La journée a été rythmée par quatre communications de fond :

Cadre législatif des médias au Tchad, présenté par Touroumbaye Geoffroy ;

Éthique et déontologie du journaliste, exposé par Gata Nder ;

État du paysage médiatique et monitoring, développé par Betel Miarom ;

Saisine et gestion des contentieux, animé par Ali Mahamat Mbodou.

Ces présentations ont permis aux professionnels présents de revisiter les lois 020, 031 et 032 régissant la communication audiovisuelle, la presse écrite et les attributions de la HAMA. Elles ont également servi de base à des discussions libres, où chacun a pu exprimer ses préoccupations dans un cadre démocratique.

Une vision partagée : vers une presse responsable et crédible

Plus qu’un simple exercice institutionnel, cette journée a été perçue comme un point de bascule vers une relation refondée entre la régulation et les professionnels de l’information. La présidente de la HAMA l’a clairement exprimé :

« Notre vision est de créer une passerelle entre la HAMA, les médias et l’ensemble des professionnels de la presse afin de maintenir un contact permanent pour dialoguer et accompagner l’émergence d’une presse en phase avec le développement technologique et professionnel. »

Les intervenants ont insisté sur l’urgence de faire front commun face aux menaces contemporaines : la cartes professionnelles de journalistes, l’aide à la presse, accès aux informations, précarité des rédactions, mais aussi les défis liés à l’intelligence artificielle dans les pratiques journalistiques.

Trois missions clés au cœur de la régulation

Au fil des échanges, les intervenants de la HAMA ont détaillé les missions principales de l’institution, fondées sur un arsenal juridique comprenant notamment les lois n°20, 31 et 32 de 2018 :

Veiller au respect de la déontologie journalistique à travers un monitoring rigoureux et un traitement objectif des manquements.

Garantir la liberté de la presse et le pluralisme des opinions, y compris l’accès équitable de tous aux médias publics.

Réguler les relations entre médias, pouvoirs publics et citoyens, avec une attention particulière aux radios communautaires et au rôle des Coordinations provinciales.

Un appel au dialogue face aux nouveaux enjeux

La rencontre a permis de dresser un état des lieux sans complaisance : la détention de la carte professionnelle aux journalistes, les aides à la presse, l’accès aux sources d’information, méconnaissance des textes, tensions avec certaines autorités, précarité économique des organes de presse, manque de formation continue et montée en puissance des risques liés à l’intelligence artificielle.

Dans ce contexte, la HAMA a réaffirmé son engagement pour :.

Protéger les journalistes dans l’exercice de leur métier ;

Plaider pour une revalorisation de l’aide à la presse ;

Accompagner la professionnalisation du secteur par des initiatives de formation ;

Favoriser l’accès libre aux sources d’information, pierre angulaire d’une presse libre et crédible.

Les différents panels thématiques ont suscité des échanges francs et enrichissants, abordant aussi bien le statut du journaliste, la gestion des contentieux que les relations parfois tendues entre les organes de presse et l’institution de régulation. À l’issue des discussions, tous les participants ont convenu de la nécessité de pérenniser ce cadre de dialogue, qui devra évoluer vers une plateforme permanente d’échanges.

Un nouveau départ sous le signe de la responsabilité partagée

Cette journée du 31 juillet 2025 marque une étape décisive dans l’histoire des médias au Tchad. Elle réaffirme que la régulation n’est pas synonyme de restriction, mais qu’elle est garante d’un espace médiatique professionnel, équilibré et respectueux des lois.

La balle est désormais dans le camp de tous les acteurs de l’information, pour faire vivre cet engagement commun au service de la démocratie, de la paix et du développement. La presse tchadienne en sort renforcée, et la HAMA, repositionnée comme un partenaire et non un adversaire.

La journée s’est clôturée dans un esprit d’unité, illustré par une photo de famille symbolique, promesse d’un avenir plus apaisé et plus constructif entre la HAMA et les médias tchadiens.

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