OPINION : Analyse à l’ouvrage « La Barbarie politique française au Tchad »

Ecrit par MEDD TV INFO

février 21, 2025

L’ouvrage La Barbarie politique française au Tchad se présente comme une analyse critique des relations franco-tchadiennes, mais il semble souffrir de plusieurs incohérences, d’exagérations et d’un manque d’alternatives constructives. Plutôt que d’éclairer les débats et de proposer des solutions viables pour le Tchad, ce livre adopte une posture radicale et simpliste qui pourrait nuire à une réflexion sereine et pragmatique sur l’avenir du pays.

Un discours partial et idéologique

L’un des principaux écueils de ce livre réside dans son approche purement émotionnelle et militante, sans fondement concret sur la réalité diplomatique et économique du Tchad. L’auteur évoque une « rupture de l’accord de coopération militaire française » en confondant le retrait de certains contingents militaires français avec une fin définitive de la coopération bilatérale. Or, le départ d’un corps militaire ne signifie pas la fin des relations diplomatiques, économiques et stratégiques entre les deux pays.

Il est important de rappeler que la coopération entre le Tchad et la France ne se limite pas aux aspects militaires. Elle englobe des domaines essentiels comme :L’éducation et la culture, à travers le soutien à l’enseignement du français, la formation universitaire et les échanges académiques.

L’économie et l’aide au développement, avec des financements dans les secteurs de la santé, de l’agriculture et des infrastructures.

Les secours et interventions d’urgence, où la France a souvent apporté son expertise, y compris lors de catastrophes naturelles ou de crises humanitaires.

Par exemple, même si le Tchad aspire à une plus grande autonomie, il est indéniable que des structures de base, comme la gestion des incendies urbains ou la maintenance de certaines infrastructures, dépendent encore d’un appui extérieur. Faut-il pour autant considérer cette assistance comme une ingérence coloniale ou une preuve de dépendance ?

Des accusations sans solutions concrètes

Le livre appelle à rejeter en bloc l’influence française, en prônant notamment :

L’abandon des produits alimentaires et pharmaceutiques français,

La suppression de l’enseignement de la langue française,

La fermeture des médias français,

Le rejet du FCFA.

propositions soulèvent plusieurs contradictions :

Quelle alternative crédible est proposée ? L’auteur ne présente aucune stratégie réaliste pour remplacer immédiatement ces éléments essentiels à la vie quotidienne des Tchadiens.

Pourquoi stigmatiser la culture française ? Le multilinguisme est une richesse, et la langue française est un outil d’ouverture sur le monde. Sa suppression pénaliserait davantage les jeunes générations que les partenaires étrangers.

Un repli sur soi dangereux. Dans un monde globalisé, l’isolement n’a jamais été une solution viable pour un pays en quête de développement.

Une instrumentalisation politique déguisée

Le passage où l’auteur prétend que « le Maréchal Mahamat Idriss Deby Itno a demandé au Tchad de rejoindre l’Alliance des États du Sahel (AES) » est une affirmation erronée. À ce jour, aucune déclaration officielle ne confirme cette volonté. Cette interprétation biaisée semble davantage être un moyen de pousser un agenda panafricaniste spécifique plutôt qu’un fait établi. Le Tchad et ces pays ont toujours entretenu de très bonnes relations. La position du Maréchal Mahamat Idriss Déby Itno est de rassembler l’Afrique sous la bannière de l’Union africaine et de défendre sa souveraineté

Conclusion :

Une critique sans apport constructif.

Le débat sur l’avenir du Tchad mérite mieux que des slogans radicaux. Il faut une approche équilibrée qui reconnaît à la fois les défis de la coopération franco-tchadienne et les bénéfices mutuels qu’elle peut offrir. Loin d’être une simple relation de dépendance ou d’exploitation, cette coopération peut être réformée pour mieux servir les intérêts du Tchad, à condition d’adopter une vision constructive et pragmatique plutôt qu’un rejet dogmatique.

Le soutien de la population tchadienne à la politique de recouvrement de la souveraineté nationale, portée avec dignité et respect par le Maréchal Mahamat Idriss Deby Itno, témoigne d’une aspiration profonde à un partenariat équilibré et mutuellement bénéfique avec le rest du monde. La reconfiguration des accords s’inscrit dans une vision stratégique visant à renforcer l’indépendance du Tchad tout en favorisant un développement durable fondé sur une coopération gagnant-gagnant.

Vous pouvez aussi aimer …

0 commentaires

Soumettre un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *