Sahel en état d’alerte : Les capitales de l’AES sous la menace d’un effondrement sécuritaire total

Ecrit par MEDD TV INFO

juin 11, 2025


Bamako, Niamey, Ouagadougou – Les djihadistes en marche, l’État en recul. Un mois de mai sanglant révèle l’ampleur de la crise au Sahel, où les groupes armés imposent désormais leur loi. Entre effondrement militaire, crise humanitaire et sabotage économique, la survie même des États est en jeu.


Le Sahel au bord du gouffre : chronique d’un effondrement annoncé

Par notre rédaction – Juin 2025

Une nouvelle ère s’annonce dans la bande sahélienne, non pas celle de la stabilité, mais d’un basculement historique. Les trois capitales de l’Alliance des États du Sahel (AES) – Bamako, Niamey et Ouagadougou – vacillent sous la pression croissante des groupes djihadistes. Ces derniers, loin de se contenter d’attaques ponctuelles, adoptent désormais des stratégies d’occupation, administrant des territoires entiers, menant des opérations coordonnées et utilisant une technologie de plus en plus avancée.

Mali : Bamako encerclée, l’État en chute libre

Depuis le 10 mai 2025, une série d’attaques d’une violence inédite secoue le Mali. Le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (JNIM), via ses katibas Macina, Sikasso et Arbinda, multiplie les coups de force contre les Forces armées maliennes (FAMA) et les infrastructures stratégiques.

Le 12 mai, une attaque contre un site minier chinois a causé la mort de deux agents, l’enlèvement de deux ressortissants et la destruction complète des équipements. Le 17 mai, l’attaque de la caserne de Sandaré a marqué un tournant : sept soldats tués, un blindé détruit, un arsenal saisi. Les images montrent une armée en déroute, abandonnant mortiers, RPG et mitrailleuses lourdes.

Le 20 mai, le JNIM s’est emparé d’un checkpoint à seulement 20 kilomètres de Kati, siège du pouvoir militaire malien. Le spectre d’une chute de Bamako, comme celle de Diabaly en 2012, devient tangible.

Niger : Niamey assiégée, l’économie étranglée

Au Niger, la région de Tillabéri est pratiquement hors de contrôle. Le 15 mai, la base militaire de Mossipaga est tombée, un blindé turc, des drones, des RPG et d’autres armes lourdes ont été capturés. Le lendemain, des écoles sont incendiées à Kobadié, à 45 km seulement de Niamey.

Des convois logistiques civils et militaires sont attaqués presque quotidiennement : axes coupés, chauffeurs tués, camions brûlés. Du 1er au 20 mai, au moins 125 personnes ont été tuées dans des violences djihadistes. Aucun deuil national n’a été déclaré. Le silence des autorités est assourdissant.

Burkina Faso : une débandade généralisée

Le 21 mai 2025 restera gravé comme un point de non-retour. La garnison militaire de Yondé tombe, Binadeni est attaqué, et Djibo, encerclé, n’est plus accessible que par hélicoptère. Le pays se désagrège sous les assauts répétés des groupes armés.

Les Forces de défense et de sécurité (FDS) sont dépassées. Dans certains cas, elles se livrent à des exactions contre des civils peuls, ajoutant à la crise sécuritaire une dimension communautaire dangereuse.

Un effondrement multisectoriel : sécurité, économie, humanitaire

  • Sécurité : les armées nationales sont débordées, parfois absentes, souvent battues. Les groupes armés imposent leur loi, contrôlent les routes, administrent les villages.
  • Économie : les attaques ciblent les infrastructures économiques – barrages, mines, axes commerciaux. Les investisseurs étrangers fuient. Les syndicats de transport appellent au boycott des routes stratégiques.
  • Humanitaire : des centaines de milliers de déplacés, des régions isolées, l’accès humanitaire compromis. L’ONU et les ONG sonnent l’alarme mais peinent à accéder aux zones affectées.

Une propagande d’État en guise de réponse

Face à cette montée en puissance des groupes armés, les autorités des trois pays de l’AES se replient dans une communication vide. Les réseaux sociaux et les conférences de presse remplacent les actions concrètes. Pendant que les djihadistes avancent, les régimes se focalisent sur la mise en scène du pouvoir.

Et maintenant ?

La situation est critique. À ce rythme, Bamako, Niamey et Ouagadougou pourraient être prises de court par une offensive djihadiste majeure. Les États doivent sortir de l’autosatisfaction pour affronter la réalité : la guerre est perdue sur le terrain comme dans les cœurs. Le sentiment d’abandon, la peur et le désespoir gagnent les populations.

L’appel au sursaut régional et international devient vital. L’alternative est simple : une intervention décisive ou le chaos total.


Post-scriptum : Le chiffre qui déshonore

125 morts en 19 jours au Niger.
Ni reconnaissance officielle, ni deuil national. Parmi les victimes :

  • 47 membres des Forces de Défense et de Sécurité
  • 78 civils, dont 67 paysans, 3 chauffeurs, 8 agents miniers

Localisations principales :
Kokorou (26 morts), Doutchi (37), Danga (13), Anzourou (12), Mossipaga (7), Diffa (8)
En fin ,le Sahel saigne dans le silence, sous le regard indifférent d’un monde habitué à ces tragédies. Mais cette fois, l’histoire pourrait basculer. Les capitales ne sont plus des sanctuaires. Le Sahel entre dans une ère d’incertitude absolue

Vous pouvez aussi aimer …

0 commentaires

Soumettre un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *