N’Djamena, 19 août 2025 – À l’occasion de la Journée mondiale de l’aide humanitaire, le Bureau de la Coordination des Affaires Humanitaires (OCHA) au quartier Klemat a accueilli un atelier de sensibilisation destiné aux médias, axé sur le Droit humanitaire international (DIH) et les principes fondamentaux qui régissent l’action humanitaire dans les zones de conflit.
Ouverte par M. Augustin Zusanné, analyste à OCHA, la session a permis de clarifier les différences entre le Droit humanitaire international et le Droit de l’Homme, en soulignant la complémentarité de ces deux branches du droit international. M. Zusanné a mis en exergue la pertinence du DIH dans la protection des populations affectées par les conflits et les catastrophes.
Prenant la parole à la suite, Mme Madjimen Manuella, conseillère juridique du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) à N’Djamena, a rappelé les fondements du DIH, en insistant sur ses quatre principes directeurs : l’humanité, l’impartialité, la neutralité et l’indépendance. À ceux-ci s’ajoutent, selon elle, trois valeurs propres au Mouvement international de la Croix-Rouge : le volontariat, l’unité et l’universalité.
Mme Manuella a rappelé que la mission principale du CICR est de « protéger la vie et la dignité des victimes de conflits armés et de leur apporter assistance », en se basant sur les quatre Conventions de Genève du 12 août 1949, qui constituent le socle du DIH moderne.
En troisième intervention, M. Fermin Mbala, spécialiste de la localisation humanitaire à OCHA, a partagé un état des lieux de cette approche émergente. Issue du Sommet humanitaire mondial d’Istanbul en 2016, la localisation vise à renforcer le rôle des ONG nationales dans la gestion de l’aide, en les érigeant en acteurs à part entière, au-delà de leur statut de sous-traitants. Cette stratégie apparaît comme une réponse durable à la réduction des financements internationaux, notamment provoquée par des facteurs géopolitiques comme les restrictions américaines.
Cette journée de réflexion s’inscrit dans un programme plus large comprenant un don du sang prévu au Centre national de transfusion ce lundi à 9h, suivi d’une conférence-débat au ministère des Affaires étrangères, autour du thème : « Agir pour l’humanité au-delà des défis ».
Fondé en 1863, le CICR joue un rôle central dans la mise en œuvre du DIH et coordonne les activités du Mouvement international de la Croix-Rouge en situation de conflit. Ses actions s’appuient sur les quatre conventions de Genève, qui encadrent le traitement des blessés, des prisonniers de guerre et la protection des civils.
En résumé, cette journée a permis aux médias tchadiens de renforcer leur compréhension du DIH et des enjeux liés à la localisation de l’aide humanitaire, avec un appel clair aux décideurs à intégrer davantage ces normes internationales dans leur stratégie de réponse aux crises.
ABBA AHMED MOHAMED
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