Urgence silencieuse au Lac : Insécurité, déplacements et malnutrition menacent des milliers de vies

Ecrit par MEDD TV INFO

juillet 18, 2025

La province du Lac, au Tchad, reste l’un des foyers les plus préoccupants de la crise humanitaire nationale, selon un récent rapport publié par le Bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations unies (OCHA). Malgré une légère baisse des incursions de groupes armés non étatiques (GANE), l’insécurité persistante, les déplacements forcés, les conflits fonciers et les catastrophes naturelles continuent de fragiliser gravement les populations locales.

Une instabilité chronique et multidimensionnelle

Entre avril et juin 2025, cinq conflits intercommunautaires ont été enregistrés, causant la mort de six personnes et blessant 41 autres, révèle OCHA. Ces tensions trouvent en partie leur origine dans la compétition autour des terres agricoles rendues fertiles par la montée des eaux du lac, entraînant des litiges fonciers violents. Les autorités locales, débordées, ont dû interdire l’accès à plusieurs polders pour prévenir de nouveaux affrontements — une décision qui pourrait à terme réduire la production agricole et aggraver la crise alimentaire.

À cela s’ajoutent les attaques armées persistantes dans les sous-préfectures de Kaiga-Kindjiria et Ngouboua, qui ont provoqué le déplacement d’environ 2 700 personnes rien qu’au mois de mai, portant la moyenne mensuelle des mouvements de population à plus de 3 600 personnes depuis le début de l’année.

Une crise nutritionnelle en toile de fond

La dégradation du tissu socio-économique s’accompagne d’une détérioration rapide des conditions nutritionnelles. La prévalence de la malnutrition aiguë sévère (MAS) atteint un seuil critique de 2,5 % dans la province, tirée par la baisse de la production agricole, l’inaccessibilité aux activités génératrices comme la pêche sur les îles, et la pression sur les ressources naturelles.

Accès humanitaire restreint et financements en berne

L’accès aux zones les plus touchées reste très limité, en particulier dans le département de Fouli, en raison de la stagnation des eaux et de l’enclavement. Les organisations humanitaires peinent à intervenir efficacement, faute de ressources : la réduction drastique des financements humanitaires, combinée à un sous-financement chronique, freine l’identification des besoins et la réponse d’urgence.

Autres alertes : incendies et déplacements

La période de chaleur et de vents a également vu quatre incendies se déclarer, sans qu’aucune évaluation des dégâts ne puisse être réalisée par les sous-clusters humanitaires. Le manque de coordination et de moyens empêche une réponse rapide et adaptée.


En résumé, le Lac traverse une crise multidimensionnelle aggravée par l’insécurité, les conflits fonciers, les aléas climatiques et le déficit de financement humanitaire. L’alerte lancée par OCHA appelle à une mobilisation urgente des partenaires nationaux et internationaux pour renforcer l’aide et soutenir les communautés en détresse.

MEDD TV INFO TCHAD VERT

Source : OchaGvt du Tchad

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