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Rendez-vous de REMAPSEN

À l’occasion des 16 jours d’activisme contre les violences faites aux femmes, la section tchadienne du Réseau des médias africains pour la promotion de la santé et de l’environnement (REMAPSEN Tchad) a tenu, ce 10 décembre au CEFOD, son traditionnel « Rendez-vous du REMAPSEN ». L’événement, organisé avec l’appui du Fonds Muskoka, d’ONU Femmes et de l’Association des femmes juristes du Tchad (AFJT), a porté sur un thème d’actualité brûlante :

« Tous unis pour mettre fin aux violences numériques envers les femmes et les filles. »

Comprendre les violences numériques : un enjeu majeur

La session a été facilitée par Mme Kemdolar Mbaïro, magistrate et conseillère à la Cour suprême, qui a rappelé l’ampleur et la diversité des violences commises dans l’espace digital.
Selon elle, les violences numériques recouvrent :

• Le cyberharcèlement ;
• La violation de la vie privée ;
• L’usurpation d’identité ;
• L’exploitation sexuelle en ligne ;
• Les crimes haineux liés aux TIC ;
• Les menaces et violences réelles facilitées par les technologies.

Ces violences, affirme-t-elle, entraînent chez les victimes des conséquences psychologiques, éducatives et professionnelles, parfois irréversibles.

Mme Mbaïro a exhorté le public, particulièrement les acteurs médiatiques, à adopter des comportements responsables :
ne pas relayer des contenus humiliants, ne pas blâmer les victimes, les accompagner plutôt que les juger.

Elle a également appelé les autorités à renforcer la protection juridique, à former les forces de l’ordre et à mieux accompagner les victimes de violences numériques basées sur le genre.

Les médias, un acteur incontournable dans la lutte

Pour Nadji Atel Ndedi Kaldor, coordonnateur du REMAPSEN Tchad, ces violences constituent bel et bien « une violation des droits humains ».
Il a rappelé que ce rendez-vous vise à renforcer l’engagement médiatique dans la lutte contre les violences basées sur le genre (VBG), en produisant une information de qualité qui participe à la sensibilisation.

« Nous devons communiquer en quantité et en qualité, afin de soutenir les efforts de lutte menés dans le cadre des 16 jours d’activisme », a-t-il déclaré.

Il a également souligné que, malgré certains progrès enregistrés en Afrique dans le cadre du processus de Beijing+30, les défis restent immenses. Les violences telles que les mutilations génitales féminines, les mariages précoces ou les violences domestiques continuent de priver des millions de femmes et de filles de leurs droits fondamentaux.

Une campagne tournée vers les violences numériques

Pour cette 19ᵉ édition mondiale des 16 jours d’activisme, l’accent est mis sur les violences facilitées par la technologie numérique.
Dans un contexte marqué par l’essor des réseaux sociaux et des usages numériques, les femmes et les filles deviennent des cibles exposées à de nouvelles formes d’agressions.

Le REMAPSEN a rappelé le rôle crucial des médias dans :

• La prévention des violences numériques ;
• La dénonciation des abus ;
• La protection des victimes par une information éthique et non stigmatisante.

Un réseau engagé au service de la santé et de l’environnement

Créé en juin 2020, le REMAPSEN regroupe aujourd’hui des journalistes de près de 30 pays africains. Le réseau se donne pour mission de :

• Soutenir les décideurs dans l’élaboration de stratégies de communication innovantes ;
• Renforcer les compétences des journalistes dans les domaines de la santé, de l’environnement et des TIC ;
• Assurer une veille médiatique face aux violations des droits humains dans ces secteurs.

Le coordonnateur du REMAPSEN Tchad a conclu en remerciant ONU Femmes, le Fonds Muskoka et l’AFJT pour leur contribution à l’organisation de cette rencontre.
Puis, il a déclaré officiellement ouvert « Le Rendez-vous du REMAPSEN 2026 ».

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