À Maïlao, les gardiens de la biodiversité se lèvent : zoom sur la mission d’impact de l’ONG APSE dans le cadre du projet NaturAfrica Transhumance

Ecrit par MEDD TV INFO

avril 26, 2025

À Maïlao, l’espoir renaît : NaturAfrica redonne vie à la biodiversité disparue

Vendredi 25 avril 2025 – Maïlao, Mandélia

Au cœur du paysage transfrontalier Waza-Logone-Mandélia, une dynamique communautaire prend forme avec force et détermination.

Ce vendredi 25 avril 2025, l’équipe nationale de l’ONG APSE TCHAD(Action pour la Protection de l’Environnement) a conduit une mission stratégique à Maïlao dans le cadre du projet NaturAfrica Transhumance, avec pour cap : évaluer les avancées, renforcer les comités villageois et insuffler un nouvel élan à la surveillance participative de la biodiversité.

Une mission au cœur de la résilience communautaire

Conduite par l’équipe de l’ONG APSE TCHAD, la mission avait pour but d’évaluer l’état d’avancement des activités communautaires, renforcer les compétences des acteurs de terrain et consolider les dispositifs de surveillance participative de la biodiversité dans les zones de transhumance.

Les chefs (boulamas) des 7 villages partenaires – Aïsabouli, Kolé Mara, Mandélia, Maïlao,Madjiri, Batalay et Darda – ainsi que les 12 membres du comité local de surveillance et de vigilance environnementale formé en mars 2025, ont activement pris part à cette rencontre.

Des outils, des hommes et une volonté

Une évaluation des comités a permis de constater une bonne appropriation des compétences acquises, notamment l’utilisation des équipements fournis (GPS, tenues, casques, bottes…). Les patrouilles communautaires ont montré un engagement réel dans la protection des couloirs de transhumance, malgré des défis logistiques persistants.

Des sentinelles locales désormais actives sur le terrain

Munis de GPS, bottes, tenues et casques, les membres du comité de surveillance témoignent d’une appropriation croissante des outils de protection environnementale. L’ONG APSE souligne avec satisfaction leur implication dans la surveillance des couloirs de transhumance, en dépit de contraintes logistiques. Un engagement salué par le coordonnateur national M. Moumine DJIMET DIKEROU, qui rappelle après avoir galvaniser les troupes :

« Ce projet est un marathon de 42 mois. Restons mobilisés, formés et engagés : nous sommes les gardiens actifs de nos écosystèmes. Restons concentrés et persévérants.»

Il a insisté sur une posture non-violente face aux infractions environnementales, privilégiant la pédagogie au conflit

Sensibilisation, non-violence et pédagogie : les piliers de l’intervention

Plutôt que la confrontation, l’ONG préconise l’approche éducative. Face aux infractions, le message est clair : dialogue d’abord. Le chef de projet encourage les patrouilles à privilégier l’explication des conséquences environnementales aux contrevenants, avec l’appui des autorités locales.,

Genre et inclusion : Femmes et jeunes – piliers du changement

Le chargé de la communication et de l’équité genre, a rappelé que la saison des pluies, bien qu’intensive en activités agricoles, doit être une période de vigilance renforcée. Il a également plaidé pour une implication accrue des femmes, avec la désignation de référentes féminines dans chaque village, chargées de mobiliser les communautés et d’animer les campagnes de sensibilisation.

« C’est maintenant qu’il faut consolider notre stratégie. Les femmes doivent jouer un rôle moteur dans la cohésion et la sensibilisation. Elles sont au cœur de la cohésion sociale. Leur rôle dans la sensibilisation locale est essentiel à la durabilité du projet. »

Le défi technique et l’appel à la solidarité

De son côté, Hamid Moumine, superviseur du projet NaturAfrica , a félicité l’implication des membres tout en appelant à une maîtrise plus poussée des outils GPS :

« Vous êtes nos yeux sur le terrain. La technologie seule ne suffit pas, il faut savoir l’utiliser efficacement. »

Il a reconnu les limites matérielles actuelles, mais promis que l’ONG poursuivra l’effort pour renforcer l’équipement et la logistique.

« Nous continuerons à renforcer vos capacités malgré les contraintes matérielles. » rassure le superviseur.

Témoignages poignants et appel à la mémoire collective

À l’issue de la réunion, plusieurs chefs de villages ont exprimé leur satisfaction. Pour eux, le projet NaturAfrica est une bouffée d’oxygène dans une région qui a longtemps souffert de la déforestation incontrôlée et des bouleversements climatiques.

« Ce projet est une chance de faire revivre notre patrimoine. Nous avons vu des zones entières disparaître sous nos yeux. Il est temps de rebâtir », a confié un chef avec émotion.

Un autre chef de Maïlao a déclaré :

« Ce projet est un avantage pour notre village. Il donne du sens à notre rôle de protecteurs de la nature »,

Certains se souviennent encore des vastes étendues de la réserve faunique, aujourd’hui réduites à néant. L’initiative NaturAfrica ravive l’espoir d’une renaissance écologique.

« Ce projet nous redonne espoir. Quand j’étais enfant, la Réserve faunique était un trésor vivant. Aujourd’hui, elle disparaît sous nos yeux. Avec ce projet, peut-être renaîtra-t-elle. » a déclaré un chef avec émotion.

Une dynamique lancée pour durer

Cette mission aura renforcé les liens entre l’équipe projet et les communautés locales, tout en réaffirmant les priorités : équité, engagement, préservation. Avec la saison des pluies en ligne de mire, le projet mise désormais sur une surveillance accrue, une implication féminine renforcée et un ancrage durable des pratiques environnementales.

Le projet NaturAfrica Transhumance ambitionne de faire du paysage Waza-Logone-Mandélia un modèle de gouvernance locale durable, mêlant résilience, participation communautaire et préservation de la biodiversité.

MEDD TV INFO TCHAD VERT dans le cadre de sa rubrique « Zoom Impact ,& Innovations  » continuera à suivre pour vous cette aventure humaine et écologique, au plus près des acteurs du changement.

MEDD TV INFO TCHAD VERT

IMAGE ARCHIVE 06 MARS 2025 LORS DE LA FORMATION DES DEUX COMITÉS DE SURVEILLANCE ET DE VIGILANCE DU PROJET NATURAFRICA TRANSHUMANCE PAYSAGE WAZA-LOGONE-MANDELIA ET DE REMISES DES ÉQUIPEMENTS AUX 12 MEMBRES DE L’ÉQUIPE ⤵️⤵️

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