Le dernier rapport publié par le Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA) en collaboration avec le gouvernement tchadien et les partenaires humanitaires dresse un tableau sombre de la situation des inondations au Tchad. Couvrant la période du 4 septembre au 1er octobre 2024, ce rapport met en lumière l’ampleur des dégâts causés par les pluies torrentielles qui frappent le pays depuis la fin juillet, affectant toutes les 23 provinces.
Au 1er octobre, 1 941 869 personnes, soit 342 471 ménages, ont été touchées par ces inondations, et le nombre tragique de 576 décès a été recensé. Parmi les provinces les plus affectées figurent le Lac, avec plus de 277 000 personnes sinistrées, suivi du Mandoul (267 000), du Moyen Chari (245 000), et de la Tandjilé (226 000). Face à cette crise, le Plan de Contingence estime qu’il faudrait 97 millions de dollars pour une réponse humanitaire adéquate, mais les financements actuels ne couvrent que 16 % des besoins.
La situation continue de se dégrader avec l’augmentation alarmante du niveau des fleuves Logone et Chari, qui pourraient dépasser les records de 2022, menaçant ainsi d’inonder plusieurs quartiers de la capitale, N’Djamena. Un rapport conjoint de l’Institut de recherche pour le développement (IRD) et de l’Université de N’Djamena indique que le niveau du Logone pourrait atteindre 8,60 mètres, tandis que le Chari pourrait atteindre 8 mètres dans les deux prochains jours, plaçant en alerte maximale les quartiers riverains du 1er, 3e, 6e, 7e, et 9e arrondissements.
En réponse à cette situation d’urgence, le Comité national de prévention et de gestion des inondations (CNPGI) a réceptionné le 28 septembre un important lot de fret humanitaire à l’aéroport Hassan Djamouss de N’Djamena. Ce lot, fourni par des partenaires internationaux dont la France, comprend des motopompes pour l’évacuation des eaux, des médicaments d’urgence, des tentes, et d’autres articles essentiels.
À ce jour, environ 200 000 personnes ont bénéficié d’une assistance d’urgence, couvrant les besoins en nourriture, abris, santé, et hygiène. Toutefois, les besoins continuent de croître à un rythme alarmant. Avec 84 % des financements manquants, l’appel à la solidarité internationale devient impératif pour éviter une aggravation de la crise humanitaire au Tchad.
Mka


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