N’Djamena, le 4 octobre 2024 – Lors de l’atelier de restitution de la revue après action de l’UNICEF, le Dr Marcel S. Ouattara, Représentant par intérim de l’UNICEF au Tchad, a dressé un tableau alarmant de la situation humanitaire dans l’Est du pays, marqué par l’afflux massif de réfugiés soudanais depuis avril 2023. « Le Tchad a accueilli plus de 652 000 réfugiés et 142 000 retournés dans des provinces déjà fragilisées », a-t-il rappelé, soulignant que ces régions étaient déjà confrontées à une crise structurelle d’accès à l’eau potable et à des indicateurs sociaux largement inférieurs à la moyenne nationale.

La réponse humanitaire, soutenue par l’UNICEF et ses partenaires, a été immédiate et multisectorielle. Dès les premiers jours de la crise, l’UNICEF a déployé son personnel et adapté ses programmes pour répondre aux besoins des réfugiés, des retournés et des communautés hôtes. Cependant, le défi de maintenir la cohésion sociale et de renforcer la résilience des populations locales demeure crucial. « Le renforcement de la résilience est indispensable pour garantir l’adhésion des communautés hôtes à la réponse humanitaire », a souligné le Dr Ouattara.

Un autre sujet critique abordé lors de son discours est la malnutrition aiguë sévère qui frappe durement les enfants tchadiens. Près de 250 000 enfants risquent de mourir entre novembre 2024 et juin 2025 si les financements pour l’acquisition des Aliments Thérapeutiques Prêts à l’Emploi (ATPE) ne sont pas trouvés rapidement. « Une action urgente est nécessaire pour sauver ces vies », a-t-il lancé, tout en rappelant que le gouvernement tchadien avait déclaré l’état d’urgence alimentaire et nutritionnelle en février 2024.

Le Dr Ouattara a également mis en avant la solidarité exemplaire du peuple tchadien. « Les réfugiés sont nos frères, nous avons partagé nos récoltes et nos terres avec eux », a témoigné un leader traditionnel. Toutefois, cette générosité a ses limites, et l’appel à une aide internationale renforcée résonne avec insistance.

Enfin, le Représentant par intérim a exhorté les participants à l’atelier à apporter leurs contributions pour améliorer les actions sur le terrain, en impliquant directement les populations concernées dans la conception et la mise en œuvre des solutions. « Notre engagement à soutenir le gouvernement tchadien pour le bien-être des enfants demeure inébranlable », a-t-il conclu.

L’heure est à l’action, alors que le Tchad fait face à une crise humanitaire sans précédent, nécessitant une réponse collective urgente pour sauver des vies et garantir un avenir meilleur aux enfants tchadiens.