Le Conseil de l’Ordre des avocats du Tchad a vivement réagi à une récente décision de la Cour suprême, qualifiée de « forfaiture judiciaire ». Lors d’un point de presse tenu le jeudi 13 mars, Me Djerandi Laguerre Dionro, président du Barreau, a exprimé son indignation face à ce qu’il considère comme une menace grave pour l’État de droit au Tchad.
L’affaire trouve son origine dans un scandale survenu en août 2024, impliquant une « sextape » qui avait déclenché une vaste enquête judiciaire. Plusieurs personnes avaient été poursuivies et condamnées par le tribunal de N’Djamena à des peines allant jusqu’à trois ans de prison pour association de malfaiteurs, tentative d’extorsion de biens et complicité.
Malgré un premier appel rejeté par la Cour d’appel, la Cour suprême a récemment annulé ces condamnations, suscitant une vague de critiques au sein du Barreau et dans l’opinion publique.
Face à cette situation, Me Djerandi Laguerre Dionro n’a pas mâché ses mots, dénonçant une ingérence politique dans les décisions judiciaires. « Nous assistons à une dérive inquiétante qui pourrait fragiliser la confiance des citoyens dans notre justice. Il est impératif que la magistrature reste indépendante et libre de toute pression extérieure », a-t-il déclaré.
Le Barreau voit dans cette décision un précédent dangereux qui pourrait affaiblir l’ensemble du système judiciaire et remettre en question son impartialité.
Le Conseil de l’Ordre des avocats du Tchad exhorte les autorités à garantir l’intégrité du système judiciaire et à respecter les principes fondamentaux du droit. Il appelle également la communauté juridique, les organisations de défense des droits humains et les citoyens à rester vigilants face à toute tentative de manipulation de la justice.






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