Dr Abdelmadjid Abderahim recadre les hôpitaux après le drame d’Atrone : “Un malade ne se refoule jamais !”

Ecrit par MEDD TV INFO

novembre 3, 2025

N’Djamena, 3 novembre 2025 —
Suite au drame survenu dans la nuit du 30 au 31 octobre 2025, au quartier Atrone, dans le 7ᵉ arrondissement de la capitale tchadienne, où une famille entière a péri dans un incendie, le ministre de la Santé publique et de la Prévention, Dr Abdelmadjid Abderahim, a convoqué une réunion d’urgence ce lundi au Centre hospitalier universitaire de la Référence nationale (CHURN). Objectif : faire toute la lumière sur la prise en charge médicale des victimes et situer les responsabilités.

Un drame qui secoue la capitale

Selon plusieurs témoignages, notamment celui du député de la circonscription, Takilal Ndolassem Hilaire, les victimes auraient été transportées d’urgence vers un hôpital de la place, mais n’auraient pas été admises, faute de place. “On leur a dit qu’il n’y a pas de place à l’hôpital”, a-t-il déploré, exigeant des explications du ministre.
Ces propos, largement relayés sur les réseaux sociaux, ont provoqué une onde d’indignation au sein de l’opinion publique.

Une réunion d’urgence pour “situer les responsabilités »

Face à la gravité de la situation, le ministre Abdelmadjid Abderahim s’est rendu personnellement à l’hôpital de la Référence nationale pour écouter les médecins de garde, les responsables hospitaliers et les ordres professionnels. Étaient notamment présents :

Dr Mahamat Hissein, président de l’Ordre national des médecins du Tchad ;

Aba Gana Oumar, président de l’Ordre national des techniciens de santé (ONTS).


Le ministre a tenu à rappeler la règle fondamentale de la profession :

“Tout patient qui arrive dans une formation sanitaire doit être reçu, écouté, examiné et orienté vers la structure appropriée. Il n’existe aucune raison de refuser un malade, surtout en situation d’urgence.”


Il a ordonné la mise en place d’une commission d’enquête afin de clarifier les éventuelles fautes professionnelles et de sanctionner les responsables, si les faits venaient à être confirmés.

“On ne travaille pas avec les réseaux sociaux, mais avec les faits”

Répondant aux nombreuses rumeurs, le ministre a précisé que, selon les premières informations, les victimes auraient été refoulées d’un premier centre, puis orientées vers un autre hôpital, sans y parvenir vivantes.

“Même si nous n’avons pas un centre spécialisé pour les brûlés, le devoir du médecin est d’accueillir, d’administrer les premiers soins, ne serait-ce qu’un antalgique, et de référer le malade. Dire ‘on ne reçoit pas ici’ est une faute grave qui ternit l’image de notre système de santé et de la profession médicale”, a martelé Dr Abdelmadjid Abderahim.

L’ordre des médecins et des techniciens appelés à “jouer pleinement leur rôle”

Le président de l’Ordre national des médecins, Dr Mahamat Hissein, a salué l’initiative du ministre et promis d’ouvrir une enquête disciplinaire :

“Le métier de médecin est régi par des textes clairs. Nous ferons respecter l’éthique et la déontologie. Tout manquement sera sanctionné.”


De son côté, le président de l’ONTS, Aba Gana Oumar, a assuré de sa pleine collaboration pour faire la lumière sur cette tragédie :

“Nous serons aux côtés du ministère pour restaurer la confiance et renforcer le professionnalisme dans nos structures sanitaires.”

“Il faut remettre de l’ordre dans les hôpitaux”

Très ferme, le ministre a regretté que certains directeurs d’hôpitaux ne jouent pas leur rôle de supervision, surtout la nuit :

“Un vrai directeur, un vrai médecin, doit faire un tour aux urgences, même la nuit, pour voir ce qui s’y passe. Ce n’est pas au ministère de convoquer une telle réunion, mais à la direction de l’hôpital.”

“Nous ne pouvons empêcher la mort, mais nous devons faire le nécessaire”

En conclusion, Dr Abdelmadjid Abderahim a rappelé que la médecine est un métier noble, qui exige humanité et responsabilité :

“Nous ne pouvons empêcher la mort — c’est une décision divine — mais nous devons faire le nécessaire. Un médecin ne doit jamais refuser de secourir un malade. C’est une question d’honneur et de devoir.”


Cette réunion d’urgence, au-delà du drame d’Atrone, apparaît comme un signal fort du ministère : mettre fin aux négligences, restaurer la confiance du public et ramener la rigueur et l’humanité au cœur du système de santé tchadien.

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