Édito – Spécial Fête du Travai !
En ce 1er mai, jour symbolique de la Fête du Travail, il est temps de faire une pause pour réfléchir, non seulement à la valeur du travail, mais aussi à la place que nous, journalistes, occupons encore – ou que nous avons laissé aux autres – dans notre société. Le quatrième pouvoir a-t-il perdu sa lettre de noblesse ?
La réponse, hélas, est en grande partie oui.
Aujourd’hui, dans un monde dominé par la vitesse des réseaux sociaux, des applications virales et des influenceurs sans visage ni responsabilité, le journalisme professionnel se voit éclipsé par une masse d’informations non vérifiées, souvent orientées, parfois dangereusement fausses. Le pouvoir de dire vrai s’est vu confisqué par des internautes et des activistes dont les propos n’engagent qu’eux-mêmes… sauf quand ils causent des ravages irréparables. Et pourtant, c’est vous, journaliste, que l’on retrouve, que l’on interpelle, que l’on juge – car vous avez une identité, un statut, une déontologie, une adresse.
La célébration de la Fête du Travail est l’occasion de rappeler que le journalisme est un métier à part entière, fondé sur l’éthique, la rigueur et l’engagement. C’est un pilier essentiel pour toute société qui aspire à la justice, à la transparence et au développement durable. Dans ce sens, nous encourageons nos confrères et consœurs à redoubler d’efforts pour un travail professionnel, responsable, vérifié et centré sur l’intérêt général.
‘Mais pour qu’un journalisme de qualité puisse émerger et prospérer, il faut aussi que toutes les parties prenantes jouent leur rôle.
Alors oui, cette fête du travail est l’occasion d’un sursaut. Journalistes du Tchad, reprenons notre mission : informer, expliquer, recouper, enquêter, résister à la pression, à la facilité, à la paresse intellectuelle. Redevenons des références ! Ce métier est notre fierté, et il est temps de le défendre avec rigueur, courage et professionnalisme. Exigeons aussi le respect de notre droit à l’information, à la sécurité, à la liberté d’exercer – mais cela passe aussi par notre devoir d’excellence.
À toutes les autorités, institutions, administrations, entreprises, ONG : ouvrez les portes aux journalistes. Facilitez l’accès à l’information. Accueillez leurs questions avec transparence. C’est ainsi que la démocratie avance.
À l’heure où la désinformation menace l’équilibre de notre société, la meilleure protection du métier, c’est la loi. Mais la loi, elle, commence par le respect que nous inspirons en exerçant avec sérieux notre rôle.
Bonne fête du travail à tous les journalistes du Tchad, à la Haute Autorité des Médias et de l’Audiovisuel, au Ministère de la Communication, au Ministère de l’Environnement, à l’Union des Journalistes Tchadiens (UJT) , à l’Union des Radios Privées du Tchad (URPT), à l’AMET ,à l’ONG APSE, à Tchad Innovation, et à tous les partenaires de MEDD TV INFO TCHAD VERT sans exception. Merci pour votre engagement, votre soutien, vos critiques aussi – elles nous aident à grandir.Le journalisme ne mourra pas. Il renaît chaque jour dans le cœur de celles et ceux qui y croient encore.
Vive la presse libre, responsable et respectée. Vive le travail. Vive le Tchad.

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