L’UNICEF alerte que la vie de 190 millions enfants est menacée par la crise de l’eau liée au problème de l’inadéquation des services d’approvisionnement, d’assainissement et d’hygiène (EAH) et de même, des maladies qui découlent des EAH, lesquelles maladies accentuées par les aléas climatiques. Si l’on ne fait rien dans l’immédiat, cette situation conduit le monde vers une catastrophe humanitaire sans précède.
Comme les 10 pays classés par l’OCDE de fragiles ou d’extrêmement fragile. À savoir : le Benin, le Burkina Faso, la Cote d’Ivoire, la Guinée, le Mali, le Niger, le Nigeria, la Somalie et le Tchad, de plus en plus, l’eau devient un sérieux problème planétaire. C’est pourquoi, elle suscite l’attention de tous les chercheurs soucieux d’arrêter l’hémorragie à temps avant qu’elle ne devienne une catastrophe humanitaire mondiale. Car, lorsqu’on sait que cette crise hydrique frappe déjà plus des centaines de milles d’enfants dans le monde, les chercheurs ne peuvent croiser le bras et voir des enfants mourir à défaut d’eau potable par milliers sans qu’ils ne puissent rien faire.
C’est dans cette optique qu’amont de la Conférence des Nations Unis sur l’eau qui se tiendra à New York du 22 au 23 mars 2023. Par rapport à cela, une analyse de l’UNICEF tire la sonnette d’alarme sur le sort des enfants des10 pays africains qui courent des risques extrêmement élevés dont le Tchad ; des risques certains liés à l’inadéquation des services d’approvisionnement en eau potable, d’assainissement et d’hygiène même s’il ne faut pas minimiser la part importante des conflits communautaires et armés. Cette situation montre combien de fois le problème hydrique est sérieux. Ce qui veut dire, le péril est désormais bien réel, si l’on tient compte du communiqué de l’UNICEF publié en amont de ladite Conférence des Nations Unis sur l’eau.
Par ailleurs, il convient de noter qu’en Afrique, le problème est réel. Aggravé par les calamités naturelles telles que les inondations sans cesse grandissantes, l’avancée galopante du désert, l’assèchement des nappes phréatiques, la surpopulation des centres urbains, pour ne citer que ceux-là. Ces phénomènes récurrents ne rendent non seulement l’accès à l’eau difficile mais complique sérieusement la tâche aux organisations concernés. Et en premier lieu, les services publiques, paraétatiques et humanitaires, le plus souvent confrontés à l’insécurité et au manque de moyens, financiers, techniques et humains appropriés pour extirper le mal à la racine. Alors que ce problème mal pris en charge ou résolu entraine inévitablement d’autres problèmes plus graves qui comme sur le plan sanitaire, on peut citer : la diarrhée, la dysenterie, le choléra etc.
À cette crise hydrique, il faut aussi ajouter les effets dévastateurs et destructeurs de conflits armés ou intercommunautaires récurrents dans ces10 pays africains sévèrement frappés par la problématique. Or, ces conflits sans fins, en dehors, des placement massifs de population qu’ils occasionnent, ils détruisent un nombre important des structures et infrastructures hydriques publiques et communautaires, en guise de représailles ; ce qui rend la situation de ces pays extrêmement fragile. Et toujours selon UNICEF, au Burkina Faso, l’intensification de ces attaques a conduit en 2022, à l’attaque des 58 points d’eau contre 21 en 2021 et 3 en 2020. La même source également, plus 830 000 personnes, dont plus de la moitié sont des enfants, ont été privées d’accès à l’eau potable l’année dernière suite à ces conflits récurrents dans cette région du monde.
Alors, il va sans dire que cette « triple menace » également appelée « triple fardeau » menace le Benin, le Burkina Faso, la Cote d’Ivoire, la Guinée, le Mali, le Niger, le Nigeria, la Somalie et le Tchad. Ces pays durement touchés ou marqués par l’insécurité hydrique (approvisionnement en eau potable) et insécurité (conflit intercommunautaire et armé) sont pour la plupart des pays du sahel ou à la lisière du sahel. Ils sont donc non seulement confrontés à l’avancée du désert mais aussi aux inondations presque cycliques et quasi-catastrophiques.
Bref, ces pays en voie de développement dont l’économique est encore en construction font face une situation de crise hydrique sans précèdent. Et s’ils ne s’investissent pas intégralement dans l’éradication total de ce phénomène récurrent, en majeure partie souffre des problèmes structurels. Dans un avenir proche, loin de rater leur décollage économique, ils ne peuvent même pas assurer un bienêtre social à l’attente de leurs citoyens pour garantir aux générations futures un avenir durable en adéquation avec les normes internationales.
ABBA AHMED MOHAMED
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