Par un Communiqué de presse le Bureau de la Coordination des Affaires Humanitaires (OCHA) du 8 juillet 2024 annonce que « Le Fonds central de réponse d’urgence (CERF en anglais) vient d’accorder au Tchad une enveloppe de 15 millions de dollars américains pour soutenir la réponse aux urgences sous-financées du Plan de Réponse Humanitaire 2023.
En effet, destiné à répondre aux besoins humanitaires les plus critiques au Tchad, le Plan visait à mobiliser 920,6 millions de dollars pour venir en aide à 4,4 millions de personnes parmi les plus vulnérables du pays. Cependant, il a reçu moins de 44 % des fonds nécessaires. Plus d’un million de personnes ont donc désespérément besoin d’aide. »
Selon ce communiqué « Cette enveloppe limitée permettra de répondre aux besoins d’environ 2,9 millions de personnes dans 29 départements les plus affectés par la crise alimentaire et nutritionnelle dans les provinces du Salamat, Ouaddaï, Sila, Ennedi Est et Lac.
L’allocation du CERF d’aujourd’hui vise à répondre à la déclaration d’urgence alimentaire et nutritionnelle faite par le gouvernement en février 2024, qui a suscité un appel à l’aide des partenaires techniques et financiers. Au-delà de l’alimentation et de la nutrition, le financement répondra également aux besoins en termes de santé, d’eau, d’hygiène et d’assainissement, de protection et d’autres secteurs critiques.
En réponse à la crise croissante de l’insécurité alimentaire, le Programme alimentaire mondial (PAM) recevra 5 millions de dollars pour fournir des secours immédiats par le biais d’une assistance alimentaire d’urgence inconditionnelle. L’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) utilisera une allocation de 2 millions de dollars du fonds pour soutenir la production agricole et renforcer les moyens de subsistance des agriculteurs dans les régions touchées. De son côté, le Fonds des Nations unies pour l’enfance (UNICEF) consacrera 5 millions de dollars à la satisfaction des besoins nutritionnels et à la résolution des problèmes d’assainissement. Il s’agira d’acheter des intrants nutritionnels, de traiter la malnutrition aiguë sévère, de construire et de réhabiliter des points d’eau et de promouvoir les pratiques d’hygiène auprès des populations vulnérables. En ce qui concerne les soins de santé et la malnutrition, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) recevra 2 millions de dollars pour renforcer l’offre de soins de santé et gérer les cas de malnutrition aiguë. Enfin, le million de dollars restant ira au Service aérien humanitaire (UNHAS) pour veiller à ce que l’aide parvienne aux personnes les plus touchées par la crise et pour continuer à faciliter l’accès aux personnes ayant besoin d’assistance.
“Cette allocation est un soulagement au moment où l’insuffisance de ressources oblige les organisations humanitaires à faire des choix difficiles pour que les personnes qui ont le plus besoin de l’aide puissent en recevoir le minimum”, s’est réjoui le Coordonnateur Résident et Humanitaire, François Batalingaya.
Cette allocation, bien que bienvenue, n’est qu’un palliatif dans une crise qui s’aggrave. En l’absence d’une réponse humanitaire plus robuste, la situation risque de s’aggraver. Les ressources limitées menacent d’éroder la résilience des communautés et de mettre en danger des millions d’enfants, de femmes et d’hommes.
Le manque de financement est le principal obstacle. Sans une augmentation significative des dons, les besoins risquent de s’intensifier tout au long de l’année. Le Tchad, épicentre du Sahel, est actuellement confronté à l’une des crises humanitaires dont la croissance est la plus rapide au monde. Les donateurs sont invités à prendre note de cette situation urgente et à envisager de contribuer à la réponse. ».
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