Le Tchad, malgré son potentiel et ses talents dans diverses disciplines sportives, peine à s’imposer sur la scène internationale. Les obstacles sont multiples : manque de soutien institutionnel, absence de politique sportive claire, et carence en stratégies diplomatiques agressives pour promouvoir les talents locaux. Le Général Idriss Dokony Adiker, figure emblématique du sport tchadien et candidat à la présidence de l’ACNOA Zone 4, a récemment soulevé ces problématiques lors d’une interview a l’émission « invité de la semaine animée par le journaliste Souleymane Djabo à la télévision nationale ONAMA.
Du 15 au 17 janvier 2025, la capitale tchadienne, N’Djaména, accueillera les travaux de l’Assemblée Générale Sélective de l’ACNOA (Association des Comités Nationaux Olympiques d’Afrique) Zone 4. Cet événement regroupera les huit pays membres de la Communauté Économique des États de l’Afrique Centrale (CEEAC) : le Cameroun, le Congo, le Gabon, la République Centrafricaine, la République Démocratique du Congo, São Tomé-et-Principe, et le Tchad.
Cette rencontre, d’une importance capitale pour le mouvement sportif sous-régional, sera marquée par des élections pour le renouvellement du bureau exécutif et par l’évaluation des performances sportives des quatre dernières années. Le président du Comité Olympique et Sportif Tchadien (COST), le Général Idriss Dokony Adiker, candidat à la présidence de l’ACNOA Zone 4, a récemment dévoilé les enjeux de ces assises lors de l’émission ONAMA, animée par le journaliste Souleymane Djabo sur la télévision nationale.
Une diplomatie sportive insuffisante
Idriss Dokony Adiker déplore l’absence d’engagement des autorités tchadiennes dans les compétitions internationales. Il cite l’exemple du Gabon, où le ministre des Sports effectue des tournées pour rallier des soutiens. En revanche, au Tchad, les initiatives individuelles ne reçoivent aucun appui concret. Ce désintérêt systémique freine les ambitions des sportifs tchadiens et limite leur rayonnement à l’échelle continentale.
Un rendez-vous stratégique pour le sport en Zone 4.
Dans son intervention, le Général Idriss Dokony Adiker a rappelé le rôle central de l’ACNOA et du COST, institutions engagées dans la promotion des valeurs olympiques et le développement du sport à travers la jeunesse. Il a souligné l’importance de cette assemblée, non seulement pour dresser le bilan du mandat écoulé du bureau exécutif sortant, mais aussi pour élaborer un nouveau plan stratégique quadriennal visant à dynamiser le sport dans la zone.
Le constat est préoccupant : lors des Jeux Olympiques de Paris 2024, aucun des 200 athlètes représentant les huit pays de la Zone 4 n’a décroché une médaille.
» C’est une situation alarmante qui nous pousse à revoir nos stratégies de compétition et de développement« , a déclaré le président du COST.
Un programme ambitieux pour Los Angeles 2028
Pour remédier à cette situation, le président propose un plan ambitieux reposant sur la restructuration du sport au sein de la zone. Cela inclut la création de sous-zones basées sur la proximité géographique afin de réduire les contraintes logistiques et financières. Il s’agit également de mutualiser les efforts entre les pays pour exceller dans des disciplines spécifiques, comme la boxe pour le Cameroun et la République Centrafricaine, ou d’autres sports pour le Congo et le Gabon.
L’objectif est clair : faire de la Zone 4 un acteur majeur lors des Jeux Olympiques de Los Angeles 2028 en mettant en place un cadre structuré pour le développement des talents sportifs.
Un tournant pour le sport sous-régional
Cette assemblée générale sélective s’annonce comme un moment clé pour l’avenir du sport en Afrique centrale. Entre bilan, élections, et planification stratégique, les travaux des délégués des huit pays offriront une feuille de route cruciale pour les prochaines années.
Le Tchad, par son engagement, entend démontrer sa capacité à jouer un rôle de leader dans cette dynamique régionale, et l’élection de son président à la tête de l’ACNOA Zone 4 pourrait être un pas décisif vers cet objectif.
Une candidature portée par une vision collective
Concernant sa candidature à la présidence de l’ACNOA Zone 4, le Général Idriss Dokony Adiker a souligné qu’elle est le fruit d’un consensus régional. Soutenu par des figures influentes comme les anciens présidents des comités olympiques du Cameroun et de São Tomé-et-Principe, il ambitionne de redonner au Tchad un rôle central dans la gouvernance sportive de la sous-région.
« Nous avons un plan clair et ambitieux pour surmonter les défis structurels et logistiques qui freinent le développement du sport dans notre zone », a-t-il affirmé.
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L’expérience du candidat Idriss Dokony Adiker :
un atout sous-exploité
Le candidat rappelle son parcours exemplaire : vice-président de la Confédération Africaine de Volleyball, membre de la Commission de développement de la Fédération Internationale de Volleyball et du bureau exécutif de l’Association de Solidarité Islamique. Cependant, il souligne que toutes ces réussites ont été obtenues sans le soutien de l’État. Il affirme que ces positions lui permettent de développer des contacts stratégiques pour aider le sport tchadien. Mais ces efforts restent isolés, faute d’une vision commune et d’un accompagnement institutionnel.
Un plan d’action structuré pour la Zone 4
Idriss Dokony Adiker propose une stratégie innovante pour le développement du sport dans la Zone 4, incluant :
La division de la zone en trois sous-zones pour faciliter les déplacements et réduire les coûts.
La mutualisation des ressources financières provenant des Comités Nationaux Olympiques (CNO) pour soutenir les disciplines sportives sous-représentées.
La mise en place de directeurs techniques nationaux pour coordonner les efforts de développement.
Appel au soutien des autorités tchadiennes
Dans son message aux autorités, Idriss Dokony Adiker insiste sur l’importance d’une implication gouvernementale. Il appelle le président et le premier ministre à offrir leur soutien à la délégation tchadienne pour renforcer la position du pays lors des prochaines élections de l’ACNOA. Il souligne également l’urgence d’organiser les états généraux du sport pour élaborer une politique de développement adaptée aux réalités du Tchad.
L’avenir du sport tchadien : espoir ou utopie ?
Le Général Dokony conclut en rappelant que le sport est un puissant vecteur de paix, de santé et d’unité nationale. Toutefois, il avertit que sans une politique claire, un financement adéquat et un suivi rigoureux des projets, le Tchad continuera à stagner. Il propose des collaborations internationales, notamment avec des clubs comme le Real Madrid, pour former des entraîneurs et structurer les équipes nationales.
Le sport tchadien a besoin d’une transformation profonde, où les initiatives individuelles sont soutenues par une vision nationale. L’élection d’Idriss Dokony Adiker à la tête de l’ACNOA pourrait offrir une opportunité unique pour redorer l’image du Tchad à l’international. Cependant, cette ambition nécessite une prise de conscience collective et un engagement sans faille des autorités et des acteurs sportifs du pays.
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