Le ministère de la Santé publique a présenté, ce samedi 14 décembre, à la presse, le bilan de ses activités pour l’année 2024. Cette présentation s’est déroulée au sein du ministère, en présence du conseiller en santé à la présidence de la République, du ministre de la Santé publique, des représentants des chefferies traditionnelles, des représentants religieux, ainsi que des directeurs des complexes hospitaliers universitaires de la Renaissance, du Bon Samaritain, et de la Référence nationale.

Les directions de la vaccination, de la lutte contre la malnutrition, du paludisme et de la mortalité maternelle, néonatale et infantile ont présenté, tour à tour, les différentes activités réalisées, les défis rencontrés et les perspectives envisagées.

Vaccination

La directrice de la vaccination, Antoinette Demian, a affirmé que le Tchad est le premier pays à introduire trois vaccins simultanément dans son programme élargi de vaccination de routine. En plus de cela, le ministère a mené une campagne intégrée contre la fièvre jaune et la rougeole. Ces vaccins concernent également la lutte contre le paludisme, la pneumonie et le rotavirus.

Elle a saisi cette occasion pour remercier les autorités traditionnelles et religieuses qui ont mené des campagnes de sensibilisation à la base pour favoriser l’adhésion des populations. Cependant, la gestion des données reste l’un des plus grands défis au Tchad. Elle a souligné l’écart significatif entre l’enquête de couverture (65 %) et la couverture administrative (110 %). Pour remédier à ce problème, un plan quinquennal pour l’amélioration des données a été élaboré et sera mis en œuvre en 2025.

Malnutrition

Le professeur Mahamat Béchir, directeur de l’Alimentation et de la Nutrition appliquée, a présenté le bilan concernant la malnutrition. Selon lui, la crise à l’Est du pays a fortement pesé sur le système de santé tchadien. Les populations locales, partageant leurs maigres ressources avec les réfugiés, ont vu une augmentation du taux de malnutrition et des décès associés.

Parmi les 518 décès enregistrés en 2024, 215 sont directement liés à la malnutrition. Malgré l’existence de plus de 800 unités de gestion ambulatoire dans les centres de santé et 52 unités de gestion thérapeutique dans les hôpitaux, les besoins restent énormes. Le coût de prise en charge d’un enfant malnutri est estimé à 30 000 FCFA, soit un total de 15,7 milliards de FCFA pour couvrir les 523 381 enfants malnutris enregistrés. Un plaidoyer est en cours pour obtenir une ligne budgétaire spécifique à la lutte contre la malnutrition, à l’instar de la vaccination.

Paludisme

La présentation sur le paludisme a été faite par le Dr Mahamat Saleh Issakha Diare. Selon lui, les 23 provinces du Tchad sont exposées au paludisme, le Mandoul enregistrant les taux les plus élevés de contamination et de décès, suivi des Logones oriental et occidental.

Le paludisme représente :

La première cause de consultation (43 %) ;La première cause d’hospitalisation (36 %) ;La première cause de décès (30 %).

Les femmes enceintes et les enfants de moins de cinq ans sont les groupes les plus vulnérables. Dr Diare a également évoqué la distribution des moustiquaires imprégnées, l’introduction de la première phase du vaccin contre le paludisme, et la distribution de la chimio-prévention saisonnière. Il a insisté sur l’éducation et la sensibilisation pour encourager les populations à adopter des comportements préventifs.

Infrastructures sanitaires

En 2024, 15 centres de santé, 5 hôpitaux de district et 4 hôpitaux provinciaux ont été construits. Pour 2025, le ministère prévoit :La finalisation de 30 hôpitaux de district ;La construction d’un centre de prise en charge du cancer ;Un centre de traitement des fistules, entre autres projets.

Le ministre de la Santé publique, Dr Abdelmadjid Abderahim, a indiqué que ce bilan vise à informer le public et à recueillir des retours pour améliorer les actions de son département. Il a invité les Tchadiens à participer à une collecte de sang volontaire prévue le 20 décembre au Centre national de transfusion sanguine.

KMM