DG de l’OIM : la communauté internationale ne doit pas tourner le dos au plus grand déplacement du monde au Soudan

Genève/N’djamena/Port-Soudan –

L’escalade de la violence qui a éclaté le 15 avril 2023 entre les Forces Armées Soudanaises et les Forces de Soutien Rapides à Khartoum et dans d’autres villes du Soudan. Ces affrontements qui font suite à des semaines de tension croissante entre Deux factions militaires rivales s’opposent, dirigées par les deux hommes  D’un côté, les Forces armées soudanaises (SAF), dirigées par le général Abdel Fattah al-Burhan, de facto au pouvoir après le putsch, de l’autre les Forces de soutien rapide (RSF) du général Mohammed Hamdan Daglo, dit « Hemetti » au sujet de la réforme des forces de sécurité lors des négociations visant à former un nouveau gouvernement de transition.

 Ces deux branches de l’armée avaient renversé ensemble le gouvernement de transition du Soudan en octobre 2021.Depuis lors, la situation reste extrêmement volatile et dangereuse.

Cette crise a amené la Directrice générale de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), Amy Pope, exhorte la communauté internationale n’est pas tourner le dos au plus grand mouvement de population au monde au Soudan, a mis en garde la Directrice générale de l’Organisation internationale pour les migrations. Elle a appelé la communauté internationale à intensifier ses efforts de financement et à ne pas abandonner les millions de civils qui subissent de plein fouet le conflit qui sévit depuis neuf mois au Soudan.

  La Directrice générale de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), Amy Pope, appelle la communauté internationale à accroître ses efforts de financement et à ne pas abandonner les millions de civils qui subissent de plein fouet les neufs mois de conflit au Soudan. Une réponse humanitaire coordonnée et continue est nécessaire de toute urgence pour répondre aux besoins croissants de la plus grande crise du déplacement du monde.

Plus de 7,7 millions de personnes ont été contraintes de fuir leur domicile au Soudan depuis que les affrontements ont éclaté le 15 avril 2023, selon le dernier rapport de la Matrice de suivi des déplacements (DTM) de l’OIM publié aujourd’hui (16 janvier). Parmi elles, six millions sont déplacées à l’intérieur du Soudan, tandis que les 1,7 million d’autres ont traversé les frontières vers le Soudan du Sud, le Tchad, l’Éthiopie, l’Égypte, la République centrafricaine et la Libye. 

« Un cessez-le-feu au Soudan est indispensable pour permettre aux personnes de reconstruire leur vie avec dignité. Nous ne devons pas tourner le dos aux millions de personnes en souffrance, touchées par le conflit dévastateur », a déclaré Amy Pope, Directrice générale de l’OIM, suite à sa récente visite à l’est du Tchad, où elle a été directement témoin de l’impact du conflit sur les personnes déplacées.

Dans sa déclaration la directrice Pope lance un appel  « Aujourd’hui plus que jamais, nous avons besoin de tout le soutien possible pour continuer à fournir une aide humanitaire vitale et tendre vers le relèvement et les solutions à long terme »

En 2024, l’OIM lance un appel de 307 millions de dollars pour aider 1,2 millions de personnes touchées par ce conflit, notamment les déplacés internes, les réfugiés, les migrants de retour et les ressortissants de pays tiers.

Plus de 600 000 de ceux qui ont fui la violence se trouvent à l’est du Tchad. Parmi eux, plus de 136 000 sont des Tchadiens de retour qui vivaient au Soudan mais ont été contraints de retourner au Tchad en raison du conflit, ainsi que des travailleurs migrants d’autres pays accompagnés de leur famille. 

À ce jour, l’OIM a fourni une assistance à plus d’un million de personnes au Soudan et dans les pays voisins, notamment une aide en espèces à près de 73 000 personnes et la mise à disposition d’un moyen de transport à 150 000 personnes vers des lieux sûrs dans les pays voisins. L’OIM et ses partenaires continuent d’intervenir dans les domaines essentiels de la santé, de la protection, de l’eau, de l’assainissement, de l’hygiène et des abris, auprès des personnes fragilisées par le conflit. 

Il faut rappeler que Le Secrétaire général adjoint aux affaires humanitaires, Martin Griffiths, a appelé à une amélioration sensible de l’accès humanitaire dans le pays, soulignant que trop peu parmi les millions de personnes qui ont besoin d’une aide humanitaire en reçoivent effectivement.

MKA