Le sommet pour un nouveau pacte financier mondial organisé sur deux jours à Paris s’est achevé ce vendredi. Malgré quelques annonces de réformes et d’aides avec quelques avancées en faveur des pays pauvres, l’événement est loin de concrétiser le Big Bang espéré pour réorienter la finance au service du climat.
Pour António Guterres, « le système financier mondial actuel, qui gère quelque 300 000 milliards de dollars d’actifs financiers, n’est tout simplement pas adapté ». « Les poly-crises actuelles aggravent les chocs subis par les pays en développement, en grande partie à cause d’un système financier mondial injuste, à court terme, sujet aux crises et qui exacerbe encore les inégalités », a-t-il déclaré récemment.
Le but de ce sommet est de relever simultanément les défis du changement climatique, de la protection de la biodiversité et de la lutte contre les inégalités pour atteindre les Objectifs de développement durable (ODD).
Le sommet est co-organisé par la France et l’Inde, qui occupe la présidence du G20 cette année. Le Secrétaire général de l’ONU fera le déplacement à Paris à cette occasion.
Seront également présents Olaf Scholz, chancelier d’Allemagne, Ursula Von der Leyen, Présidente de la Commission européenne ou encore Mia Mottley, Première ministre de la Barbade. Cette dernière porte l’initiative de Bridgetown, visant à faciliter l’accès des pays les plus vulnérables aux changements climatiques aux financements internationaux.
Le sommet a pour but de faire converger plusieurs agendas (climat, développement, dette) et de proposer des solutions innovantes pour faire face à ces enjeux.
Une quarantaine de chefs d’État et de gouvernement, dont celui du Tchad ont pris part à cette rencontre.
Dans son intervention le Président du Tchad Mahamat Idriss Deby Itno appelle à un engagement collectif « Au-delà, je voudrais lancer un appel global afin que nous puissions certes, nous réunir, mais aussi respecter nos engagements en matière de développement international. Nous avons déjà eu de bonnes idées et qui nécessitent un réel engagement dans leur mise en œuvre : L’allocation de 0,7 % du PIB des pays développés aux pays en développement ; la mise en œuvre des conclusions du sommet sur le financement des économies africaines tenu à Paris en 2021 sur la réallocation des DTS ; puis le respect des engagements pris au titre de l’Accord de Paris, en particulier la mobilisation de 100 milliards de dollars par an pour le Fonds vert pour le climat ».
A la fin de son intervention, le président de la Transition le General Mahamat Idriss Deby, a rappelé le méfait de dérèglement climatique « Pour terminer, je ne saurai passer sous silence le fait que les pays puissants sont à l’origine du dérèglement climatique qui a eu et continue d’avoir des conséquences sévères et pesantes sur les pays Sud et notamment les pays africains. Par conséquent, je tiens à appeler à la suppression pure et simple de la dette des pays africains pour compenser les dégâts énormes causés par le dérèglement climatique et alléger le fardeau subi par les pays africains malgré eux. » a-t-il conclu.
Mais la rencontre s’est achevée par une série de petits pas sans la grande déclaration commune espérée un temps par la présidence française, qui a simplement publié dans l’après-midi son propre « résumé » des discussions.
Paris accueillait de nouveau vendredi une quarantaine de chefs d’État et de gouvernement, dont le Brésilien Lula, dans une réunion censée concrétiser des idées nées à la dernière COP, en Égypte, avant la prochaine, aux Émirats arabes unis à la fin de l’année.
Le sommet se termine sans une reconnaissance explicite du principe de pollueur-payeur », regrette l’ONG, qui souhaiterait que les entreprises du secteur fossile « payent pour le chaos climatique.
« Face aux immenses attentes pour faire face à la crise climatique, les avancées du sommet ont encore semblé maigres à une partie de la société civile. « La montagne a accouché d’une souris », a déploré Greenpeace.
Mais cette question épineuse semble encore loin de faire consensus. Selon le Président Emmanuel Macron qui a regretté « Si la Chine, les États-Unis et plusieurs pays européens clés qui ont aussi des grandes entreprises impliquées ne nous suivent pas, alors vous mettez une taxe en place mais elle n’a pas d’effet ».
Le sommet avait cependant engrangé quelques autres progrès jeudi. Des pays riches vont ainsi payer le Sénégal pour l’aider à se débarrasser du fioul lourd dans son énergie. La Zambie verra sa dette allégée, une annonce saluée à Lusaka, où les parlementaires ont entonné l’hymne national pour marquer leur joie.
Le Fonds monétaire international (FMI) va pour sa part augmenter à 100 milliards de dollars ses financements pour les pays pauvres.
Dans sa « feuille de route » proposée pour les mois à venir, la France a déjà marqué une série de rendez-vous importants avec le sommet du G20 en Inde en septembre, suivis des réunions d’automne de la Banque mondiale et du FMI, puis la COP28 à Dubaï en fin d’année.
0 commentaires