Mandélia, 14 août 2025 — Depuis le 12 août, une équipe composée d’experts en environnement venus du Cameroun, du Sénégal et du Canada a pris part à un atelier de haut niveau sur la biodiversité organisé à N’Djamena. Ce rassemblement s’est poursuivi par une mission de terrain dans la réserve de faune de Mandélia, afin d’échanger des expériences concrètes avec l’ONG nationale Action pour la Protection et la Sauvegarde de l’Environnement (APSE Tchad), dirigée par son coordinateur Moumine Djimet Dikerou.
Une visite de terrain riche en enseignements
Le 14 août, cette mission s’est enrichie de la participation de plusieurs acteurs institutionnels et partenaires stratégiques, dont le Directeur Pays d’African Parks Network (APN), M. Ahmat Brahim Siam, ainsi que le Coordonnateur des projets de la Commission du Bassin du Lac Tchad (CBLT), M. Ahmat Abaya. La délégation comprenait également des représentants des ministères de l’Environnement du Tchad, du Cameroun et du Sénégal, ainsi que de l’organisation canadienne CERFO.
Accueillie chaleureusement à la préfecture de Mandélia par le Secrétaire général, la délégation s’est ensuite rendue sur plusieurs sites d’intervention du projet NaturAfrica – Transhumance Paysage Waza-Logone-Mandélia, mis en œuvre par l’ONG APSE.
Focus sur la « Muraille Verte » et Kolé Mara
Rencontre communautaire autour de la Muraille Verte à Mandélia : une synergie d’actions pour la gestion durable des ressources naturelles
Dans le cadre de sa mission de terrain, une délégation a été accompagnée par l’équipe de l’ONG APSE Tchad pour une visite sur le site de la Muraille Verte de Mandélia. Cette visite a permis aux participants de rencontrer divers groupements communautaires, majoritairement composés de femmes, fortement impliqués dans la gestion durable des ressources naturelles et la conservation participative du site.
Les échanges ont porté sur plusieurs volets techniques, notamment les méthodes locales de reboisement, les pratiques d’agriculture durable, ainsi que les modalités d’entretien du site. Les discussions ont également mis en lumière certains défis, notamment le manque d’eau sur le site. En dépit de la présence de forages alimentés par énergie solaire, la puissance insuffisante des installations limite leur efficacité, affectant directement les activités de reboisement et de culture.
Les femmes ont souligné l’impact positif du soutien apporté par l’ONG APSE Tchad à travers le projet NaturAfrica Transhumance Paysage Waza-Logone-Mandélia. Ce projet leur a permis de bénéficier de plants d’arbres fruitiers et forestiers, contribuant non seulement à la restauration du couvert végétal mais aussi à la diversification futurs des sources de revenus. Plusieurs groupements ont ainsi pu développer des activités génératrices de revenus à partir de la vente de produits issus des cultures mises en place.
Les femmes ont par ailleurs exprimé leur satisfaction quant aux résultats obtenus, notamment grâce aux retombées économiques liées à la vente de produits issus des activités génératrices de revenus mises en place sur le site.
Parmi les échanges notables, un représentant du ministère de l’Environnement, spécialisé dans les ressources halieutiques, a proposé le développement de la pisciculture comme alternative économique complémentaire à l’agriculture. Il a présenté les bases techniques de cette activité, suggérant l’utilisation des bassins de rétention d’eau existants pour y aménager des étangs piscicoles. Selon lui, cette approche permettrait de diversifier les moyens de subsistance des femmes et de renforcer la sécurité alimentaire des familles locales.
La représentante des groupements féminins a salué l’esprit de partage d’expériences et de collaboration mutuelle qui a caractérisé cette rencontre. Selon ses propos, l’écoute réciproque entre visiteurs et communautés a permis un enrichissement mutuel, marqué par un échange de connaissances et de bonnes pratiques.
Les échanges ont été marqués par une forte réciprocité, comme l’a souligné la représentante des groupements de femmes :
« Ce cadre d’écoute mutuelle nous a permis de tirer des enseignements utiles des deux côtés. Chacun repart enrichi de cette rencontre. »
Rencontre avec les communautés de Kolé Mara
Guidée par l’équipe de l’ONG APSE, la mission a visité le site de la Muraille Verte de Mandélia, avant de se rendre dans le village de Kolé Mara, l’un des sept villages bénéficiaires du projet. Sur place, les visiteurs ont eu des échanges fructueux avec les chefs traditionnels, les notables, les femmes et les jeunes de la communauté.
Les discussions ont porté sur les pratiques locales de préservation de la biodiversité, les techniques agricoles durables, telles que le reboisement, le compostage, ou encore des méthodes de répulsion naturelles des animaux ravageurs. Une technique a particulièrement marqué les visiteurs : l’utilisation de peaux de chèvre pour éloigner les animaux des champs ou encore l’utilisation des déchets de poisson pour la pisciculture.
Un expert venu du Sénégal a témoigné :
« C’est ma troisième année au Tchad, mais c’est la première fois que je découvre une telle richesse d’expériences locales. J’ai appris, par exemple, que les habitants utilisent des peaux de chèvres pour éloigner les animaux des champs – une technique ingénieuse ! J’ai également été surpris d’apprendre qu’ils utilisent les excréments de poissons pour fertiliser les cultures, par exemple, qu’on pouvait utiliser les déchets de poissons pour améliorer la pisciculture. Chez nous, les petits poissons sont réduits en poudre, ce qui nuit à la reproduction. Cette technique tchadienne peut vraiment transformer nos pratiques au Sénégal et pourrait réellement inspirer des solutions durables chez nous. »
Une collaboration transfrontalière prometteuse et Une clôture riche en échanges
La mission s’est clôturée par une séance de restitution au bureau local de l’ONG APSE à Mandélia, en présence de la coordination du projet, du comité de surveillance et de vigilance communautaire. Cette rencontre a permis un dialogue ouvert, riche en questions-réponses, sur les défis et perspectives de la gestion participative des ressources naturelles.
Par cette initiative, APSE Tchad continue de démontrer le rôle clé des communautés locales dans la conservation de la biodiversité, tout en favorisant les échanges de savoirs entre les pays sahéliens et au-delà.
Les échanges ont permis de faire le point sur les acquis, les défis et les perspectives futures pour une gestion durable de la biodiversité dans la région.
Un exemple de coopération Sud-Sud et Nord-Sud réussi
Cette mission illustre parfaitement l’importance des échanges entre acteurs locaux, régionaux et internationaux dans la lutte pour la protection de la biodiversité. À travers des approches participatives et la valorisation des savoirs traditionnels, des solutions concrètes émergent pour faire face aux défis environnementaux communs.
Les membres de la délégation ont exprimé leur satisfaction quant à la qualité des discussions et la pertinence des initiatives observées sur le terrain.
Au siège de l’ONG APSE TCHAD de Mandélia, Ils ont également manifesté leur volonté de poursuivre cette dynamique de collaboration avec l’ONG APSE Tchad, dans le cadre de futures rencontres plus approfondies, en vue de renforcer les initiatives locales de développement durable et de résilience climatique.
MEDD TV INFO TCHAD VERT
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