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Une mise en garde ferme qui soulève des questions sur les dérives dans le système hospitalier public

N’Djamena, Tchad

— Le ministre de la Santé publique, Dr Abdelmadjid Abderahim Mahamat, a frappé fort. Dans une déclaration récente, il a mis en garde les professionnels de la santé contre une pratique de plus en plus préoccupante : le transfert illégal de patients des hôpitaux publics vers des cliniques privées, souvent au mépris de l’éthique médicale et du droit des patients.

« Le transfert illégal de patients des hôpitaux publics vers des cliniques privées est une dérive inacceptable, qui bafoue l’éthique médicale et les droits fondamentaux des patients. »

Une pratique illégale aux conséquences multiples

Selon plusieurs observateurs, ce phénomène — bien que souvent silencieux — mine la confiance des citoyens dans le système de santé public. En orientant délibérément les patients vers des structures privées, certains agents profiteraient de la vulnérabilité des malades pour en tirer un profit personnel, au détriment de l’intérêt général.

Ces transferts sont souvent accompagnés de promesses d’une meilleure prise en charge ou d’un accès plus rapide aux soins, alors qu’ils contribuent à accentuer les inégalités d’accès aux soins, déjà criantes au Tchad.

Des sanctions annoncées, mais seront-elles appliquées ?

Le ministre a clairement indiqué que des sanctions disciplinaires et administratives seront infligées à tout personnel reconnu coupable de ces pratiques. Cette déclaration marque une volonté politique de reprendre le contrôle sur un secteur en tension. Toutefois, une question cruciale demeure : ces mesures seront-elles réellement appliquées avec rigueur, ou resteront-elles lettre morte comme tant d’autres annonces dans le passé ?

La lutte contre ces dérives nécessite plus qu’un simple avertissement : elle exige un renforcement des mécanismes de contrôle internes, la protection des lanceurs d’alerte et, surtout, une réforme en profondeur des conditions de travail dans les structures publiques.

Un symptôme d’un malaise plus profond ?

Ce phénomène n’est peut-être que la partie émergée de l’iceberg. Derrière ces transferts illégaux se cachent souvent des salaires insuffisants, un manque de matériel, des surcharges de travail et une démotivation croissante du personnel. Ce contexte pousse certains à chercher des compléments de revenus par des voies parallèles.

La réponse à ce problème ne saurait donc être uniquement punitive. Il est essentiel que les autorités posent un diagnostic global sur les dysfonctionnements du système de santé tchadien et engagent des réformes structurelles.

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Un test pour la crédibilité du ministère

La sortie du ministre constitue une alerte sérieuse et un test de crédibilité pour l’appareil administratif. S’il veut redonner confiance aux usagers et restaurer l’intégrité du système de santé, il devra aller au-delà des mots et engager des actions concrètes, visibles et durables.

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