Alors que l’ère numérique bouleverse les pratiques médiatiques, la rigueur journalistique est plus que jamais mise à l’épreuve. Un récent démenti officiel du Directeur général de la communication à la Présidence du Tchad, Hassan Abdelkerim Bouyebri, remet en question certaines pratiques de diffusion d’informations sensibles, même par des médias dits « sérieux ».
Dans un contexte régional marqué par l’insécurité et la lutte commune contre le terrorisme, la propagation de fausses informations peut avoir des conséquences diplomatiques majeures. Ces derniers jours, plusieurs médias, dont Le Monde Afrique, ont relayé une information selon laquelle le Burkina Faso aurait sollicité l’envoi d’un contingent militaire tchadien de plus de 200 soldats. Une allégation rapidement et clairement démentie par les autorités tchadiennes.
« Le président Ibrahim Traoré n’a pas sollicité du Tchad l’envoi d’un contingent de plus de 200 soldats afin de renforcer son dispositif sécuritaire. C’est une fausse information. Ce sujet n’a pas été abordé par les deux présidents », a déclaré Hassan Abdelkerim Bouyebri à Alwihda Info, appelant à plus de responsabilité dans le traitement de sujets aussi délicats.
Ce démenti soulève une question cruciale : comment distinguer l’information fiable de la désinformation, surtout lorsque celle-ci émane de canaux généralement considérés comme crédibles ? À l’ère du numérique, où la vitesse de diffusion l’emporte parfois sur la vérification, les fondements du journalisme – rigueur, croisement des sources, et responsabilité – se trouvent remis en question.
Dans une région sahélienne instable, chaque mot compte. Des informations erronées peuvent alimenter la méfiance, fragiliser les alliances, et nuire à la stabilité recherchée par les peuples et leurs dirigeants. Le Tchad, acteur pacifique et engagé dans la coopération régionale, rappelle ainsi l’importance de la vérité et de la prudence dans le traitement des sujets sécuritaires.
Ce cas devrait servir d’alerte à l’ensemble des acteurs de l’information. Car à l’heure des réseaux sociaux et des flux incessants de données, la crédibilité d’un média ne se mesure plus uniquement à son nom, mais à sa capacité à vérifier, contextualiser et assumer la responsabilité de ce qu’il publie.
MEDD TV INFO TCHAD VERT
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