N’Djamena, 5 mai 2025 – Hôtel Radisson Blu
Dans une atmosphère empreinte de gravité mais d’espoir, le Dr Abdelmadjid Abderahim, ministre de la Santé publique, a procédé ce lundi 5 mai 2025 à l’ouverture officielle de la 29e session de la Revue annuelle conjointe du secteur de la santé au Tchad. Aux côtés des Partenaires Techniques et Financiers (PTF), des directeurs des structures sanitaires, de la représentante de l’OMS au Tchad, et de nombreux acteurs nationaux et internationaux, cette rencontre stratégique de trois jours se tient à l’Hôtel Radisson Blu de N’Djamena, avec pour mot d’ordre : « Agir ensemble pour une couverture santé universelle efficace et durable ».
Cette session se veut à la fois un bilan rigoureux des performances de l’année 2024 et un cadre d’orientation des priorités sanitaires pour 2025, conformément aux objectifs du programme politique quinquennal et à la feuille de route vers l’atteinte des Objectifs de Développement Durable (ODD).
Une vision claire et ambitieuse portée par les partenaires
Dans une déclaration forte et engagée, lue au nom des PTF par le Dr Anya Blanche, Représentante de l’OMS au Tchad, les partenaires ont salué les efforts du gouvernement tchadien dans la modernisation du système de santé, notamment à travers la digitalisation, le renforcement des infrastructures sanitaires, la formation du personnel, et la mise en place de mécanismes de financement durable.
« La santé n’est pas une dépense, c’est un investissement. Chaque dollar investi dans ce secteur rapporte jusqu’à 20 dollars de bénéfices économiques », a souligné la Représentante de l’OMS, rappelant que la santé est aussi un droit fondamental et un facteur de stabilité nationale.
Les partenaires appellent à accélérer les réformes, notamment l’adoption de la loi sur la réforme hospitalière, la mise en œuvre complète de la Couverture Santé Universelle (CSU), le développement de la santé numérique, et le renforcement de la gouvernance sanitaire.
Des avancées malgré les défis structurels
Le Dr Abdelmadjid Abderahim a, de son côté, reconnu les défis multiformes auxquels le pays est confronté : afflux massif de réfugiés, résurgence des épidémies, catastrophes naturelles, et faiblesse des ressources humaines et financières.
« Ces contraintes ont mis à rude épreuve notre système de santé. Mais grâce à la réactivité du gouvernement et au soutien des partenaires, nous avons pu stabiliser la situation », a-t-il affirmé.
Le ministre a salué des résultats significatifs enregistrés en 2024 :
- L’élimination de la trypanosomiase humaine africaine comme problème de santé publique
- L’augmentation de la couverture vaccinale de 58 % à 67 %
- La hausse du taux d’accès aux moustiquaires imprégnées de 46 % à 67 %
- Une réduction du taux de mortalité maternelle à 748 pour 100 000 naissances vivantes
Objectif 2025 : harmoniser, planifier, agir
Les travaux de cette session porteront notamment sur l’analyse des performances de l’année écoulée, la priorisation des actions à fort impact pour 2025, et la mise en œuvre du régime 3 de la CSU, lancé en février dernier. L’ambition est d’assurer une planification intégrée, un seul plan, un seul budget, un seul rapport, selon les directives gouvernementales.
Vers un système plus humain et performant
Alors que l’horizon 2030 approche, tous les acteurs présents ont réaffirmé leur engagement commun à construire un système de santé plus performant, plus équitable et plus résilient.
« Ce n’est pas par ambition institutionnelle, mais pour chaque enfant, chaque femme, chaque malade, que nous devons réussir », a conclu Dr Anya Blanche.
La session se poursuit jusqu’au 7 mai et devrait déboucher sur des recommandations concrètes, capables d’impulser une nouvelle dynamique sanitaire au Tchad.
MEDD TV INFO TCHAD VERT





































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