N’Djaména, 4 juin 2025 – À la veille de la Journée mondiale de l’environnement (JME), célébrée chaque année le 5 juin, le ministère de l’Environnement, de la Pêche et du Développement durable du Tchad, en collaboration avec la mairie de N’Djaména, le PNUD et l’UNICEF, a officiellement lancé les activités de l’édition 2025. Placée sous le thème « Mettre fin à la pollution plastique mondiale », cette célébration marque un tournant dans la mobilisation nationale contre les déchets plastiques, véritable fléau écologique dans les centres urbains tchadiens.
Devant les partenaires techniques, les acteurs de la société civile, les journalistes et les citoyens engagés, le ministre de l’Environnement, M. Hassan Bakhit Djamous, a livré un message fort, soulignant la nécessité d’une action collective, soutenue et urgente. « Cette journée est le principal vecteur à travers lequel les Nations unies sensibilisent à l’action environnementale globale. Elle doit servir de catalyseur à des engagements concrets et durables », a-t-il déclaré lors de sa prise de parole à N’Djaména.
Une crise environnementale en pleine expansion
Au Tchad, et particulièrement dans la capitale, la gestion des déchets plastiques reste un défi majeur. N’Djaména génère à elle seule près de 600 tonnes de déchets urbains par jour, dont moins de 40 % sont collectés, selon les chiffres avancés par le ministre. Le reste, abandonné à la nature, envahit les rues, bouche les caniveaux, pollue les cours d’eau et compromet la santé publique.
« Nous assistons à une prolifération inquiétante des sachets plastiques, bouteilles et emballages non biodégradables dans nos villes, notamment à N’Djaména, Moundou et Abéché. Cette situation compromet la survie de nos écosystèmes fragiles, affecte le Lac Tchad, et menace la sécurité alimentaire des populations vivant de la pêche », a alerté M. Djamous.
Réformes et volonté politique affirmée
Face à cette urgence environnementale, le gouvernement tchadien, sous l’impulsion du Président de la République, le Maréchal Mahamat Idriss Deby Itno, a engagé des réformes juridiques ambitieuses. La révision récente de la loi environnementale, désormais encapsulée dans la Loi n° 023/CNT/2024 du 15 octobre 2024, marque une avancée majeure. Elle intègre les données scientifiques actuelles et renforce le droit de tous les citoyens à un environnement sain.
Cependant, le ministre reconnaît que de nombreux défis subsistent : « Le manque d’infrastructures de traitement, les ressources financières limitées, mais surtout le changement de comportements et de mentalités demeurent des obstacles majeurs. » Il appelle donc à une mobilisation citoyenne nationale, affirmant que « la lutte contre la pollution plastique est l’affaire de tous ».
Vers une dynamique collective
La Journée mondiale de l’environnement 2025 est aussi une occasion pour renforcer les synergies entre les institutions publiques, les partenaires au développement, les ONG, les médias et les citoyens. Des campagnes de sensibilisation, des opérations de nettoyage, des panels, expositions et animations scolaires sont prévus tout au long de la semaine à N’Djaména et dans plusieurs provinces du pays.
L’objectif est clair : transformer les actions individuelles en puissance collective, pour un impact durable sur l’environnement. Le gouvernement entend également promouvoir l’économie circulaire, en encourageant les initiatives de recyclage, la valorisation des déchets, et le soutien aux entreprises vertes.
En cette JME 2025, le Tchad trace sa voie vers un avenir sans plastique. Une vision qui ne pourra se concrétiser qu’avec l’engagement actif de chaque citoyen.
MEDD TV INFO TCHAD VERT
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