N’Djaména, 7 mai 2025

Dans le cadre de la préparation logistique et sécuritaire du Hadj 2025, le président de la Commission nationale d’organisation du pèlerinage au Tchad (ORGEP), Idriss Dokony Adiker, a présidé ce mardi 6 mai une réunion stratégique avec les forces de sécurité, les représentants des médias et les membres de son équipe. Objectif : galvaniser les troupes autour d’une mission centrale – assurer la sécurité totale des 3 600 pèlerins tchadiens, de leur départ à leur retour.

Dans une allocution ferme et sans ambiguïté, le président de l’ORGEP a rappelé aux agents de la police nationale, de la Garde nationale et nomade du Tchad (GNNT) et de la gendarmerie leur responsabilité directe dans la protection des pèlerins, les « invités de Dieu ».

« Votre rôle est capital. Une seule négligence peut mettre en péril l’ensemble du dispositif. Vous êtes les gardiens du bon déroulement du Hadj tchadien », a-t-il martelé.

Vigilance maximale contre les fraudeurs

L’un des points critiques abordés concerne les tentatives de fraude. Le président a dénoncé l’existence de complicités depuis N’Djaména permettant à des individus non enregistrés de se procurer de faux badges pour infiltrer les rangs des pèlerins.

« Un seul faux pèlerin peut voler la place, le repas, le lit et même le droit spirituel d’un véritable fidèle ayant payé son Hadj. Cette fraude est inacceptable », a-t-il averti.

Il a exigé que tous les agents de sécurité soient particulièrement vigilants à Médine et La Mecque, notamment dans les hôtels et les camps tchadiens, où des filtrages stricts seront mis en place. L’accès à ces lieux sera conditionné par la présentation de la carte officielle de pèlerin délivrée par les autorités saoudiennes.

Coordination renforcée et déploiement progressif

Dès le 10 mai, une délégation d’agents et de membres de la commission accompagnera le vice-président de l’ORGEP en Arabie saoudite pour sécuriser l’accueil des pèlerins. À N’Djaména, les départs débuteront le 16 mai avec 19 vols prévus jusqu’au 31 mai, à raison de 363 pèlerins par vol.

Le président a annoncé que deux agents de sécurité seront présents à bord de chaque vol pour accompagner les pèlerins dès l’embarquement. Un encadrement renforcé sera aussi mis en place à l’aéroport international Hassan Djamous, où le président a promis d’être présent à chaque départ.

Deux hôtels et plusieurs camps sous haute surveillance

À La Mecque, deux hôtels accueilleront les pèlerins tchadiens : l’hôtel Paradise (3 700 places) et l’hôtel Loulou à Ibrahim Khalil (2 840 places). Deux camps stratégiques seront également occupés à Mina (4 300 et 2 200 pèlerins), à proximité de la route 56 menant vers Arafat. La proximité géographique est un avantage stratégique que le président a qualifié de « bénédiction divine ».

« À Mina, la vigilance doit être à son maximum. C’est là que des intrus peuvent tenter d’envahir nos camps dès l’aube. Nous ne devons laisser personne perturber notre organisation », a-t-il déclaré.

Discipline, solidarité et esprit de service

L’un des messages clés du président de l’ORGEP reste la discipline. Il a rappelé que toute personne désignée pour la mission sécuritaire doit être totalement engagée. Ceux qui ne se sentent pas prêts doivent se désister immédiatement. Il a aussi appelé les agents à faire preuve d’humilité et de service.

« Mettez vos grades de côté. Servez les pèlerins, car en les servant, vous servez Allah. Allah récompense ceux qui se mettent au service de Ses invités », a-t-il rappelé.

Des jeunes volontaires viendront appuyer les forces de sécurité tout au long du Hadj, notamment pour l’assistance aux personnes âgées et malades. Une sensibilisation spéciale sera menée pour donner la priorité aux femmes et aux personnes vulnérables dans les transports, en évitant toute frustration.

Objectif final : un Hadj sans incidents

Pour Idriss Dokony Adiker, la réussite du Hadj 2025 repose sur une seule équation : discipline, vigilance et esprit d’équipe. Il a conclu son intervention en exhortant chacun à assumer pleinement son rôle :

« Chaque pèlerin tchadien est sous notre responsabilité. Si un seul d’entre eux rate son Hadj à cause d’une erreur de sécurité, nous aurons des comptes à rendre, ici-bas et dans l’au-delà. Soyons prêts. »

La réunion de ce 6 mai marque ainsi une nouvelle phase dans l’organisation du Hadj 2025, plaçant la sécurité, la responsabilité collective et la spiritualité au cœur de l’engagement tchadien.

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