Non, ni le ministre de la Santé publique ni le président de l’ORGEP n’ont escroqué les pèlerins : l’enquête de terrain dévoile les faits et les vrais prix des vaccins exigés par l’Arabie saoudite.

Le prix de 35 000 FCFA pour les vaccins obligatoires est non seulement justifié, mais bien inférieur à celui pratiqué dans les pharmacies. Retour sur une polémique infondée alimentée par les réseaux sociaux.

Alors que les préparatifs du Hadj 2025 s’intensifient, une polémique infondée agite les réseaux sociaux tchadiens : des accusations d’arnaque ciblent injustement le ministre de la Santé publique et de la Prévention, Dr Abdelmadjid Abderahim, et le président de l’ORGEP, Idriss Dokony Adiker. Ils sont accusés, à tort, d’avoir mis en place une opération d’« escroquerie » en imposant un vaccin payant aux pèlerins. Une grave désinformation que nous avons démêlée à travers une enquête rigoureuse.

Des exigences sanitaires internationales non négociables

Depuis le 1er février 2025, les autorités saoudiennes ont rendu obligatoires deux vaccins pour tous les pèlerins effectuant le Hadj ou la Omra :

• Le vaccin contre la méningite (quadrivalent : A, C, Y, W135),
• Le vaccin contre la grippe saisonnière, souche 2025 recommandée par l’OMS.

Ces vaccins, spécifiquement destinés à la population adulte en déplacement, ne sont pas disponibles dans le programme national de vaccination de routine du Tchad, qui se concentre principalement sur les enfants de 0 à 5 ans.

Un prix transparent, bien en deçà du coût réel

Contrairement aux affirmations selon lesquelles les pèlerins seraient « escroqués » de 35 000 FCFA pour ces deux vaccins, notre enquête démontre que ce montant est inférieur au coût réel du marché pharmaceutique. Dans des pharmacies privées de la place, comme à la pharmacie Buigunage et la vaillance, les prix affichés sont :

• Pharmacie Buigunage
• Vaccin méningite : 32 500 FCFA
• Vaccin grippe saisonnière : 18 000 FCFA
• Total : 50 500 FCFA
• Pharmacie Vaillance
• Vaccin méningite : 26 000 FCFA
• Vaccin grippe saisonnière : 30 000 FCFA
• Total : 56 000 FCFA

À la lumière de ces chiffres, le prix fixé par le ministère (35 000 FCFA) représente un effort considérable d’allègement de la charge des pèlerins. Ces vaccins ont été commandés en urgence par la CPA, sans marge bénéficiaire, sur instruction directe du ministre, pour répondre à la demande pressante de l’ORGEP

Des vaccins commandés en urgence, sans bénéfice

Face à la rupture de stock au Programme élargi de vaccination (PEV), le ministre a sollicité en urgence la CPA pour commander 10 000 doses de vaccins au coût global de 224 599 200 FCFA. À cela s’ajoutent près de 2,9 millions de FCFA pour l’acquisition d’accessoires, plaquettes et logistique.
Ces vaccins ont été vendus sans bénéfice, avec une marge logistique minimale (<1%) uniquement pour couvrir les frais de mobilisation du personnel vaccinateur.

Comparer pour mieux comprendre : des prix bien inférieurs à ceux du marché

Non, il n’y a ni arnaque, ni escroquerie

Les accusations relayées sur les réseaux sociaux, sans fondement ni vérification, sont gravissimes. Elles jettent l’opprobre sur deux institutions qui œuvrent, dans des conditions complexes, à garantir la santé des pèlerins. La rigueur et la transparence du processus contredisent catégoriquement toute idée d’enrichissement personnel.

Les rumeurs : une attaque préméditée et malintentionnée

Les accusations évoquant une « arnaque honteuse » sont portées par des individus mal informés ou animés par des intentions personnelles surtout des personnes qui ne trouvent pas leur compte dans ce hadj. . Le président de l’ORGEP, Idriss Dokony Adiker, avait lui-même anticipé ces attaques :

« Il y aura toujours des personnes aigri qui nous attaqueront, mais nous continuerons de servir Dieu et les pèlerins. Nous n’avons de compte à rendre qu’à Allah. »

L’État investit pour protéger les pèlerins, pas pour s’enrichir

Il faut rappeler que la vaccination est une mesure de santé publique obligatoire dans ce contexte, et non un commerce. Le Tchad, comme d’autres pays africains, ne produit pas ces vaccins spécifiques et doit les acheter à l’international, souvent à prix fort.

À titre de comparaison, dans plusieurs pays d’Afrique de l’Ouest, les mêmes vaccins sont vendus entre 45 000 et 60 000 FCFA.

Une vérité simple mais ignorée : les vaccins du Hadj ne sont pas gratuits

Les vaccins gratuits au Tchad concernent uniquement les enfants et les maladies ciblées par les campagnes de vaccination de routine. Les vaccins exigés pour le Hadj 2025 ne font pas partie de ce schéma et ne sont administrés que sur commande spéciale et importation.

Responsabilité, foi et vérité

La polémique soulevée n’est que le fruit d’une désinformation dangereuse, qui pourrait nuire à la préparation spirituelle et sanitaire de milliers de pèlerins. Il est de notre devoir, en tant que journalistes, de remettre les faits dans leur contexte sans complaisance :

• Aucun enrichissement illicite,
• Aucune surfacturation,
• Une urgence sanitaire gérée avec efficacité et transparence.

Accuser sans preuve, c’est trahir les fondements de la vérité et de la responsabilité sociale. Le Hadj est un devoir sacré. Sa préparation ne doit pas être l’objet de manipulations politiques ou médiatiques. Le ministère de la Santé et l’ORGEP ont rempli leur devoir. L’histoire jugera les détracteurs.

Le Tchad ne dispose pas de ces vaccins en routine

Il est important de préciser que le Tchad ne dispose gratuitement que de 10 vaccins pour les enfants de 0 à 5 ans, et non pour les adultes. Le vaccin contre la méningite de groupe A est disponible, mais non conforme aux exigences de l’Arabie saoudite (qui impose A, C, Y, W135). Le vaccin contre la grippe saisonnière, quant à lui, n’est pas disponible en stock et doit être commandé spécialement, ce qui justifie son coût élevé.

Le ministère de la Santé et l’ORGEP ont agi dans la transparence, conformément aux exigences sanitaires internationales. Aucun pèlerin ne pourra accéder au territoire saoudien sans le carnet Nusuk vaccination prouvant l’administration des deux vaccins. Il ne s’agit ni d’un luxe, ni d’un choix : c’est une obligation médicale et diplomatique.

Aucun pèlerin ne s’est plaint du prix ni des conditions de vaccination jusqu’à ce jour.

Plutôt que de céder à la désinformation, il est de notre responsabilité collective d’informer, de comprendre et de soutenir les efforts de ceux qui œuvrent pour le bien commun. Le Hadj est un acte de foi ; il doit être accompli dans la vérité, la dignité et la responsabilité.

Ce qu’il faut retenir

:Le prix de 35 000 FCFA couvre à peine les coûts réels des deux vaccins non disponibles dans les stocks nationaux.

Ce tarif est inférieur aux prix du marché privé pharmaceutique.

La vaccination est une exigence de l’Arabie saoudite, et sans elle, aucun pèlerin n’est admis sur le territoire saoudien.

Les vaccins de routine au Tchad sont gratuits ou subventionnés, mais ne concernent pas ces deux vaccins spécifiques aux adultes en contexte de pèlerinage.

Il s’agit d’une campagne de désinformation visant à nuire, sans preuve, à deux hauts responsables engagés dans un travail de service public

En quatre jours, environ 3000 pèlerin ont été déjà vaccinés .

Conclusion : Une polémique artificielle, des efforts bien réels

Les attaques contre le ministre de la Santé et le président de l’ORGEP relèvent de la mauvaise foi ou d’une méconnaissance profonde des procédures sanitaires internationales. Les prix pratiqués sont loin d’être excessifs, bien au contraire.

Ce que certains décrivent comme une « escroquerie » est en réalité une opération de solidarité nationale, coordonnée dans l’urgence pour permettre à 6 500 pèlerins tchadiens d’accomplir leur devoir religieux dans les règles.

Le débat est désormais clos. La vérité est claire : aucune arnaque, aucune trahison, seulement des obligations sanitaires internationales assumées avec rigueur par les autorités tchadiennes.

Pour toute vérification, rapprochez-vous des pharmacies ou bien lire le prix étiqueté sur la boîte du vaccins. Une vérité bien informée vaut mieux qu’un mensonge viral.

MEDD TV INFO TCHAD VERT – Informer, former, innover pour mieux prévenir.

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